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Après l’Afghanistan et Aukus, l’UE tente de tirer les leçons des récentes crises

Le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis (à gauche), la chancelière allemande, Angela Merkel (centre), et le président français, Emmanuel Macron (à droite), à leur arrivée au sommet UE-Balkans occidentaux au centre des congrès de Brdo, près de Ljubljana (Slovénie), le 6 octobre 2021. LUDOVIC MARIN / AFP

Ils ne s’étaient pas vus depuis juin et avaient beaucoup de choses à se dire après le retrait précipité des forces américaines de Kaboul, à la fin août, ou la conclusion, sans notification préalable, d’une alliance stratégique dans l’Indo-Pacifique entre les Etats-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni (Aukus) à la mi-septembre.

Mardi 5 octobre, les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont eu l’occasion, lors d’un dîner au château de Brdo, en Slovénie, à la veille d’un sommet consacré à la relation avec les pays des Balkans occidentaux, de revenir sur ces épisodes. Et d’avoir « une discussion stratégique sur le rôle de l’Union sur la scène internationale », comme l’avait indiqué le président du Conseil, Charles Michel. La relation transatlantique, que les événements récents ont abîmée avant même qu’elle ait eu le temps de se refaire une santé après les années Trump, a donc été au cœur des discussions.

Les partenaires de la France étaient curieux d’entendre ce qu’Emmanuel Macron, très remonté après l’affaire Aukus, avait à dire. Ils ont manifesté leur solidarité avec Paris, « avec beaucoup de sympathie », selon le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, mais ils n’étaient pas tous prêts à prendre durablement leurs distances à l’égard de Washington et à renoncer à un partenariat transatlantique, qui reste fondamental pour la Pologne, les pays baltes ou scandinaves, ainsi que pour l’Allemagne.

« Un partenaire parmi d’autres »

Le président français voulait éviter la division, tout en appelant de nouveau ses partenaires à la « lucidité ». Il a évoqué « des choix qui ont été faits à Washington » qui ne sont pas « des signaux de considération pour la France et l’Europe ». Il a poursuivi : « Nous avons [avec les Etats-Unis] une histoire qui est plus grande que nous. J’ai une confiance nourrie par l’histoire, mais nous avons des besoins de clarification, de réengagement pour pouvoir avancer. »

Lundi, Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, s’était entretenue au téléphone avec Joe Biden, à la demande de ce dernier. Apparemment désireux de donner des gages après les ratés de cet été, le président américain a qualifié l’UE de « partenaire fondamental », selon la Maison Blanche.

Dans ce contexte, les Vingt-Sept « ont tiré les leçons des crises récentes », a affirmé Charles Michel dans ses conclusions orales. Et ils ne se sont pas déchirés quant à la place à accorder au partenaire américain. « Tout le monde est plus ou moins d’accord pour dire que les Etats-Unis sont un partenaire parmi d’autres, et qu’il nous faut donc renforcer l’autonomie stratégique de l’UE », confie une source européenne.

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