Parce qu’elle en a fait un objectif stratégique au plus haut niveau politique, et qu’elle possède des moyens considérables, « la Chine tient une place prépondérante » en matière d’influence étrangère dans le monde académique occidental, soulignent les sénateurs français André Gattolin et Etienne Blanc, dans un rapport publié mardi 5 octobre. Ces parlementaires s’inquiètent des vulnérabilités de l’enseignement supérieur national face aux ingérences étatiques.
Avec son Front uni, à la fois organe central du Parti communiste chinois (PCC) et entreprise de promotion de la Chine portée par des milliers de structures ou d’individus, Pékin a ainsi fait des étudiants et des chercheurs une cible de choix.
L’ambassade de Chine à Paris l’explique bien dans la contribution écrite qu’elle a envoyée à la mission sénatoriale. Elle souligne que dans le sillage historique de l’ancien premier ministre de Mao, Zhou Enlai, et de son successeur des années 1980 Deng Xiaoping, qui ont fait leurs études en France, les échanges ne cessent de se renforcer. « A l’heure actuelle, plus de 120 jumelages ont été créés entre des établissements d’enseignement supérieur chinois et français et plus de 20 jumelages entre les lycées des deux pays. »
La relation est asymétrique : « La Chine est le premier pays d’origine des étudiants internationaux de la France avec environ 47 500 étudiants, tandis que 10 000 étudiants français font actuellement leurs études en Chine. » En janvier 2020, les deux pays ont renouvelé l’arrangement administratif sur la reconnaissance mutuelle des diplômes. Un programme de haut niveau soutient 65 boursiers de part et d’autre. L’ambassade précise en outre que 850 collèges et 24 écoles primaires proposent des cours de chinois en France, les Instituts Confucius touchant quelque 110 000 Français de tous âges.
Des chiffres précieux, ou gonflés ? Car selon Campus France, il n’y avait que 28 436 étudiants chinois en France en 2019, soit 5% du total mondial, apprend-on dans le rapport sénatorial. « Entre 2008 et 2018, le nombre d’étudiants chinois menant leur scolarité dans un pays étranger a plus que triplé, passant de 180 000 à 662 000, indique-t-il. La Chine est de fait le pays avec le plus grand nombre d’étudiants à l’étranger. Les pays anglo-saxons, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Australie et Canada, représentent l’écrasante majorité des destinations. » Les jeunes Chinois représentent 11% des étudiants en Europe. Au Royaume-Uni, leur effectif a quadruplé entre 2005 et 2020, pour atteindre 100 000 et dépasser le nombre d’Européens.
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