Depuis le 1er octobre, les Britanniques – comme tous les étrangers n’appartenant pas à l’espace Schengen – doivent disposer d’un titre de séjour pour résider en France. Fin septembre, ils étaient 163 653 à avoir déposé une demande sur le site spécial du ministère de l’intérieur.
En 2020, 136 000 résidents britanniques étaient recensés par l’Insee. L’écart de près de 30 000 entre les demandes et le recensement de 2020 peut s’expliquer par des demandes en doublon, indique le ministère de l’intérieur, et par le fait que le recensement de l’Insee se fait en partie par estimation. Contacté, l’institut n’a pas apporté de précisions.
Le nombre de citoyens britanniques en France a connu une forte hausse pendant les années 1990 à 2010, due en partie au niveau élevé des prix de l’immobilier au Royaume-Uni. Depuis 2011, la tendance s’est lentement inversée, et ce reflux s’est même accentué avec le Brexit en 2016.
Avant le Brexit, en 2016, la France était le deuxième pays européen qui accueillait le plus de ressortissants britanniques (ils étaient alors 148 300, contre 136 000 en 2020) après l’Espagne (296 408 résidents en 2016, 300 640 en 2020). En France, comme le souligne une étude de l’Insee, les Britanniques sont surtout installés dans un arc sud-ouest, allant de la Haute-Vienne au Gers en passant par le Périgord.
Plus de 30 000 naturalisations en 2019
Si les Britanniques doivent désormais disposer d’un titre de séjour pour résider dans les vingt-six pays de l’espace Schengen, il existe une possibilité juridique pour s’y installer durablement : la naturalisation.
Après le résultat du référendum menant au Brexit, les ressortissants des îles britanniques ont été nombreux à demander un changement de nationalité. Alors que la moyenne s’établissait à 2 710 naturalisations par an entre 2010 et 2015, dans les pays de l’UE et de l’espace Schengen, ce chiffre a presque été multiplié par trois (7 426) en 2016, avant d’atteindre 30 742 en 2019, selon les données les plus récentes disponibles sur Eurostat. Il faut dire que le temps pressait : pour toute demande de naturalisation acceptée jusqu’au 31 décembre 2019, les Britanniques – alors encore ressortissants de l’Union européenne – pouvaient garder leur nationalité en plus de la nouvelle. En effet, plusieurs pays (dont l’Allemagne) n’acceptent pas le principe de la double nationalité, sauf avec les pays de l’UE.
Davantage que la France, c’est l’Allemagne qui compte le plus de naturalisations de Britanniques. La Suède semble aussi très prisée, mais réclame près de 1 700 euros (17 000 couronnes) puis un test de langue et de culture suédoise. L’Espagne exige dix ans de résidence dans le pays pour faire une demande de naturalisation, en plus, là encore, d’un test de langue et de culture espagnole.
L’Allemagne fait preuve de davantage de souplesse : il faut huit ans de résidence au moins et seul un examen de langue. Par ailleurs, l’administration allemande a renforcé les équipes chargées de traiter les naturalisations de Britanniques, indiquait le Guardian en juin 2020.
En 2020, tous les Etats n’ont pas publié leurs chiffres, mais ceux qui l’ont fait montrent tous une stagnation ou une baisse importante des naturalisations, qui laissent supposer que tous les citoyens britanniques qui voulaient changer de nationalité l’ont fait. Selon l’office fédéral des statistiques allemand, la pandémie et ses conséquences ont aussi ralenti le nombre de dossier que les autorités pouvaient traiter.
Ainsi l’Allemagne est passée de 13 675 Britanniques naturalisés en 2019 à 4 390 en 2020 (soit trois fois moins), les Pays-Bas sont passés de 2 597 à 1 360, la Belgique de 1 630 à 868 et la Suisse de 868 à 729.
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