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« Depuis 1960, tous les gouverneurs de Californie ont essuyé des tentatives de destitution »

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, à Sun Valley, le 12 septembre 2021. RINGO H.W. CHIU / AP

Chronique. Après la saison des incendies, voilà celle du recall en Californie. Cette procédure de « rappel » permet de révoquer un élu avant la fin de son mandat ; peu importe le motif du désamour, pour peu qu’il soit partagé par un nombre minimum de citoyens. Dix-huit autres Etats américains ont adopté des formules de « rappel » de leurs élus, mais c’est en Californie, figure de proue de la démocratie directe, que l’exercice est le plus abouti – certains diront excessif.

Pour un coût de 276 millions de dollars (234 millions d’euros), les électeurs du Golden State sont appelés à se prononcer, mardi 14 septembre, sur le sort de leur gouverneur, Gavin Newsom, à treize mois seulement de la prochaine élection. Le démocrate n’est pas une exception. Depuis 1960, tous les gouverneurs de Californie ont essuyé des tentatives de recall – une seule a abouti : en 2003, quand le démocrate Gray Davis a été remplacé par Arnold Schwarzenegger.

M. Newsom avait été ciblé dès 2019 pour avoir décidé un moratoire sur la peine de mort dans l’Etat. La crise sanitaire a donné de nouveaux motifs d’énervement aux populistes. L’élu est accusé d’avoir imposé un confinement qui a mis à terre l’économie californienne – peu importe que l’excédent budgétaire soit revenu à un niveau historique – et d’avoir été incapable de contrôler l’incontrôlable – les mégafeux ou le nombre de sans-abri.

Elu en 2018 avec plus de 60 % des voix, Gavin Newsom aurait dû jouer sur du velours. Fin juillet, les sondages ont montré que la victoire était loin d’être acquise. Les démocrates ont sonné le rappel à coups de scénarios catastrophe. Au-delà du recall, c’était ni plus ni moins que le sort de la Cour suprême qui était en jeu, au niveau fédéral, en vertu d’un jeu de billard politique à trois bandes : si un républicain accédait au poste de gouverneur, il serait à même de désigner l’éventuel successeur de la sénatrice Dianne Feinstein, 88 ans, ce qui ferait basculer la majorité démocrate à la chambre haute…

Aberration démocratique

Résultat : la gauche s’est remobilisée, et le dernier sondage avant le scrutin donne 22 points d’avance pour le « non » à la destitution, un score plus en phase avec l’équilibre des forces dans un Etat où Trump n’a recueilli que 34 % des voix. Les syndicats ont donné des consignes, Hollywood, la Silicon Valley et même les tribus indiennes ont mis la main au porte-monnaie – le PDG de Netflix pour 3 millions de dollars. Gavin Newsom a collecté plus de dollars que le total des 46 candidats qui rêvent de sa place (un animateur radio noir partisan de Trump, un ancien champion olympique transgenre, un républicain qui a fait campagne avec un ours…)

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