Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, est arrivé, dimanche 12 septembre, à Téhéran, pour des discussions qui pourraient aussi bien permettre une sortie de l’impasse entre l’Iran et l’Occident que déboucher sur un échec des négociations autour de la relance de l’accord nucléaire iranien. M. Grossi doit rencontrer le vice-président de la République islamique et chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami. Selon l’AIEA, M. Grossi tiendra une conférence de presse, à son retour à Vienne, dimanche soir.
Cette visite survient alors que l’AIEA, gendarme onusien du nucléaire, a rendu plus tôt cette semaine un rapport particulièrement sévère accusant l’Iran de manque de coopération, et que se tient la semaine prochaine une réunion du conseil des gouverneurs de l’instance.
M. Grossi, qui effectue son deuxième voyage en Iran cette année, doit discuter avec M. Eslami de « l’arrangement temporaire entre [l’Iran] et l’AIEA sur la supervision des inspecteurs de l’AIEA et le contenu des caméras de surveillance de l’Agence installées dans les centres nucléaires iraniens », explique dans son édition de dimanche le journal Iran, publication gouvernementale.
Accès restreint des inspecteurs de l’AIEA
En vertu d’une loi votée en décembre par son Parlement, l’Iran a restreint en février l’accès des inspecteurs de l’AIEA à certaines de ses installations nucléaires. La République islamique refuse depuis cette date de fournir en temps réel les enregistrements des caméras et autres outils de surveillance que l’agence onusienne a installés dans ces emplacements. Un compromis avait été négocié pour garantir un certain degré de surveillance mais il a expiré en juin.
La question des caméras de surveillance de l’AIEA s’inscrit dans le cadre plus large des discussions pour tenter de sauver l’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015.
Des pourparlers distincts et indirects entre les Etats-Unis et l’Iran sur le retour au respect de l’accord nucléaire sont interrompus depuis le mois de juin. Washington et ses alliés européens ont exhorté l’administration du président, Ebrahim Raisi, qui a pris ses fonctions en août, à reprendre les discussions.
Dans le cadre de l’accord de 2015 entre l’Iran et les grandes puissances, Téhéran a accepté des restrictions sur ses activités nucléaires en échange de la levée des sanctions internationales à son encontre.
Le président Donald Trump a retiré les Etats-Unis de l’accord en 2018 et remis en place de douloureuses sanctions économiques. L’Iran a riposté à partir de 2019 en violant de nombreuses restrictions fondamentales de l’accord, comme l’enrichissement de l’uranium à un degré supérieur, plus proche de ce qui serait nécessaire pour la conception d’armes nucléaires.
Les puissances occidentales doivent décider d’adopter ou non une résolution critiquant l’Iran et accroissant la pression sur le pays lors d’une réunion du conseil des gouverneurs de l’AIEA, la semaine prochaine. Une telle résolution pourrait compromettre la reprise des pourparlers avec Téhéran.
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