La scène était inédite. Mardi 7 septembre, pour la dernière séance de la législature avant les élections du 26 septembre, le Bundestag avait invité Angela Merkel et les trois candidats à sa succession à débattre de la « situation en Allemagne ». Le temps d’une matinée, le théâtre des joutes parlementaires s’est donc transformé en arène électorale. Avec dans le premier rôle, la chancelière elle-même, dont le ton combatif aura davantage marqué les esprits que les interventions – attendues sur la forme et convenues sur le fond – du social-démocrate Olaf Scholz (SPD), de l’écologiste Annalena Baerbock (Verts) et du conservateur Armin Laschet (CDU-CSU).
Au départ, pourtant, rien ne laissait présager une telle posture. Ces derniers jours, certes, Angela Merkel est sortie de sa réserve pour soutenir Armin Laschet, en chute libre dans les sondages. Mais justement : après l’avoir entendue saluer son action à la tête du gouvernement régional de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dimanche, lors d’un déplacement dans une commune de ce Land dévastée par les inondations, puis affirmer souhaiter sa victoire, lundi, lors d’un événement organisé au siège de la CDU, beaucoup pensaient que la chancelière retrouverait la réserve à laquelle elle s’était astreinte jusque-là. Et qu’elle profiterait du quart d’heure qui lui était réservé à la tribune du Bundestag pour défendre les seize années de son bilan à la tête de l’Allemagne.
Du bilan, il n’en fut pratiquement pas question, ou plutôt si, mais sur un mode comptable avec quelques chiffres et très peu de chair. On se disait que pour sa dernière séance au Bundestag, trente et un ans après sa première élection comme députée, c’était bien peu, même de la part d’une dirigeante si rétive aux effets oratoires.
« Cobayes » de la vaccination
Et puis le coup est venu, sans prévenir, à la huitième minute, au détour d’une phrase sur la vaccination. « Aucun d’entre nous n’est un cobaye, ni Olaf Scholz ni moi-même », a lancé la chancelière au candidat du SPD. Une allusion à des propos tenus par ce dernier il y a quelques jours, et que la CDU lui a vivement reprochés : « Nous sommes 50 millions à avoir été vaccinés. Nous avons été des cobayes pour ceux qui ont préféré attendre. Etant moi-même un de ces 50 millions, je peux le dire : “Tout s’est bien passé, vous pouvez y aller.” » Un vocabulaire mal choisi, a déploré Angela Merkel : « Les dirigeants politiques doivent convaincre les gens de se faire vacciner, et pas argumenter avec des images douteuses de cobayes. »
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