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Une interconnexion électrique dans le tunnel sous la Manche

A l’entrée du tunnel sous la Manche, le 31 décembre 2020. CHRISTOPHE PETIT TESSON / AFP

Le projet commence à voir le bout du « channel ». Pour acheminer de l’électricité entre la France et le Royaume-Uni, une interconnexion a prévu d’emprunter le même trajet que les trains de l’Eurostar, à l’intérieur du tunnel sous la Manche. La phase de test a débuté dans la nuit du mardi 31 août au mercredi 1er septembre. Mise en service escomptée pour le milieu de l’année 2022. Ce projet privé, ElecLink, a une capacité de transport de 1 gigawatt (GW). Il est censé s’ajouter à deux structures déjà opérationnelles entre les deux pays, ailleurs sous la Manche, en dehors du complexe ferroviaire : l’une depuis 1986 (2 GW), l’autre depuis le début de l’année en cours (1 GW).

Les passagers n’auront pas le loisir, pour autant, d’apercevoir le futur raccordement durant leur traversée sous-marine – celle allant de l’Angleterre à la France. De fait, il leur est déjà impossible d’observer les profondeurs aquatiques pendant ce trajet de près de 38 kilomètres.

Entre les câbles et les trains, à peine « trois mètres environ » d’écart, explique Yann Leriche, directeur général de la société européenne Getlink (ex-groupe Eurotunnel). Sis à Paris, le concessionnaire du tunnel finance la construction actuelle, pour un coût estimé à quelque 665 millions d’euros.

« Exportatrice nette d’électricité »

L’idée remonte à la surface, si l’on peut dire, après de longues années. Dès 1986, huit ans avant l’inauguration du tunnel, les gouvernements français et britanniques prévoyaient que le Channel permette un « usage éventuel autre que celui » des trains. « Notamment pour le transport d’énergie », précise le traité, signé dans la cathédrale anglicane de Canterbury.

Marchandises, camions et automobiles transitent déjà aujourd’hui. De significatives difficultés financières avaient, en revanche, dissuadé le concessionnaire de se lancer dans une interconnexion électrique jusque-là.

« La France a une position motrice par sa situation en Europe de l’Ouest et par son parc nucléaire » Christophe Bouneau, professeur d’histoire économique

Il aura fallu attendre 2011 pour la présentation de la filiale ElecLink, et 2016 pour le démarrage des travaux. Tout cela avant le Brexit de 2020 et la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. « L’impact du Brexit a été relativement faible, il n’a pas été fondamental dans la conduite du projet, il s’agissait même d’un sujet assez secondaire », assure M. Leriche. Avec cette phrase, façon slogan : « Nous continuons de lier la France et le Royaume-Uni de façon durable. »

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