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L’Elysée, une étape choyée par les prétendants à la succession d’Angela Merkel

Le candidat social-démocrate allemand Olaf Scholz, au palais de l’Elysée, à Paris, le 6 septembre 2021. LUDOVIC MARIN / AFP

Emmanuel Macron, alors en campagne électorale, en 2017, s’était fait un devoir de nouer le contact avec Angela Merkel lors d’une visite à Berlin, comme tout bon candidat d’un parti de gouvernement français en quête de crédibilité. Cette semaine, c’est au tour du chef de l’Etat de rendre la pareille, avec deux des trois principaux prétendants à la succession de la chancelière allemande.

Lundi 6 septembre, le social-démocrate Olaf Scholz, en tête dans les intentions de vote, a été reçu le premier, deux jours avant Armin Laschet, le candidat chrétien-démocrate (CDU-CSU), attendu mercredi. Sans surprise, l’Elysée se garde de donner sa préférence entre deux hommes, soucieux de donner des gages sur leur projet européen.

L’entretien entre MM. Macron et Scholz a duré une heure. Tandis que les dirigeants français se sont souvent agacés de l’inertie du gouvernement de Mme Merkel (CDU), dont M. Scholz est le ministre des finances et le vice-chancelier depuis 2018, ce dernier promet une approche plus volontariste, en ligne avec le poids de son pays, tout en multipliant les ouvertures en direction du président français.

« L’Allemagne est au cœur du continent et en est le pays le plus peuplé, elle ne peut se contenter de rester en retrait, en faisant des commentaires sur la marche du monde. Or, un rôle plus actif passe par la coopération avec la France », a déclaré M. Scholz, qui a souligné sa proximité avec l’ancien chancelier social-démocrate Helmut Schmidt (de 1974 à 1982), à l’époque très proche du président Valéry Giscard d’Estaing, pour justifier son attachement à la coopération entre Paris et Berlin.

Défense, diplomatie et économie

Un peu plus tard, devant quelques journalistes germanophones, M. Scholz a repris à son compte le débat sur la « souveraineté européenne », un concept cher au président français. Pour lui, il s’agit de faire en sorte que l’Europe « reste pertinente » dans un monde bientôt peuplé de dix milliards de personnes. Il a pris exemple sur la gestion de la pandémie de Covid-19, et la mise sur pied au sein des Vingt-Sept d’un plan inédit de relance « grâce à la coopération franco-allemande », pour afficher son volontarisme dans d’autres domaines.

La défense et la diplomatie, tout d’abord. « Nous devons aller vers des systèmes de défense communs, a déclaré le candidat du SPD. Cela passe par une coopération franco-allemande » qui doit être « un modèle pour l’Europe ». Après la débâcle afghane, qui a montré, d’après lui, l’échec du state building, le social-démocrate semble soucieux de prolonger l’engagement de l’Allemagne aux côtés de la France au Sahel, puisqu’il s’agit, là-bas, de lutter contre le terrorisme.

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