Le comité vaccinal britannique (le Joint Committee on Vaccination and Immunisation, JCVI) a pris le contre-pied d’un grand nombre de ses équivalents ailleurs en Europe et aux Etats-Unis, en refusant, vendredi 3 septembre, de recommander la vaccination contre le Covid-19 pour les enfants de 12 à 15 ans. « Les bénéfices pour la santé d’une vaccination ne surpassent que marginalement les potentiels risques [liés à une infection au coronavirus]. Cette marge bénéficiaire est considérée comme trop étroite pour que nous recommandions une vaccination massive des 12-15 ans en bonne santé », s’est justifié l’organe indépendant dans un communiqué.
Il avait pourtant donné son feu vert à la vaccination des moins de 16 ans dès fin 2020, dans des cas très particuliers – celui notamment des adolescents souffrant de « handicaps neurologiques sévères ». La très respectée Agence nationale britannique du médicament (la MHRA) a, par ailleurs, approuvé l’usage du vaccin Pfizer-BioNtech pour les 12-17 ans dès juin (et celui du Moderna en août). Mais ces dernières semaines, le JCVI a résisté à toutes les pressions : celles du gouvernement Johnson, mais aussi celle des experts et d’une partie du monde enseignant. Il est resté sur « une position extrêmement prudente », concédait ainsi le professeur de pédiatrie Adam Finn, membre du comité, fin août.
Le JCVI s’est ainsi contenté, fin juillet, d’élargir sa recommandation aux plus de 12 ans « à risques de complications » liées au virus ou « en contact » avec des personnes immunodéficientes. La campagne vaccinale a aussi été ouverte aux 16 et 17 ans début août mais pour une seule dose de vaccin Pfizer-BioNtech pour le moment. La résistance du JCVI est surtout motivée, à en croire son communiqué de vendredi, par ce « lien avéré entre les vaccins anti-Covid à ARN messager et les myocardites [inflammations du myocarde]. Il s’agit d’une réaction négative extrêmement rare. Mais ses conséquences à moyen et long terme ne sont pas connues, et des études sont en cours ».
Analyse purement sanitaire
Les membres du JCVI « ne sont pas des défenseurs à tous crins de la vaccination, ils ne pensent pas qu’il faille introduire des substances étrangères dans le corps des gens à moins que le bénéfice soit évident », explique encore le sociologue Robert Dingwall, membre du comité, dans le Financial Times. Le JCVI ajoute s’en être tenu à une analyse purement sanitaire et n’avoir envisagé que la stricte santé des enfants : « Il n’est pas dans [ses] attributions de prendre en compte les impacts sociétaux plus larges de la vaccination, comme les bénéfices liés à l’éducation. » Que la vaccination des 12-15 ans permette le maintien des jeunes à l’école n’est donc pas entré en ligne de compte dans sa décision.
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