Voilà que Zakaria Zubeidi fait de nouveau figure d’« ennemi public numéro un » en Israël. Mais pour combien de temps ? Cet ancien combattant palestinien, qui s’était distingué durant la seconde intifada (2000-2005) à Jénine, la grande ville rebelle du Nord de la Cisjordanie occupée, a réussi une évasion spectaculaire, dans la nuit de dimanche à lundi 6 septembre.
Zubeidi s’est engouffré dans un tunnel creusé avec cinq codétenus, pour fuir la centrale de haute sécurité de Gilboa, située à une quinzaine de kilomètres de sa ville natale, de l’autre côté du mur israélien qui enserre les territoires. Leur évasion a déclenché une vaste chasse à l’homme dans le pays ainsi qu’en Cisjordanie, et suscité une vague de fierté parmi les Palestiniens.
Les fugitifs ont choisi la veille du nouvel an juif pour mettre leur plan à exécution, profitant d’une probable relâche de leur garde. Leur tunnel, ouvert dans des toilettes, débouchait sur un espace vide situé sous leur cellule commune. De là, ils ont pu creuser à travers une vingtaine de mètres de terre jusqu’à l’extérieur. La sortie a été découverte près de l’enceinte, masquée sous un tas d’herbes. Une voiture les aurait attendus dans les environs. Ce sont des paysans locaux qui ont donné l’alerte, vers trois heures du matin.
Tous ces hommes sont originaires de Jénine. Cinq sont des membres de second rand du Jihad islamique, groupe islamiste armé, satellite du Hamas principalement actif dans la bande de Gaza. La plupart purgeaient des peines à perpétuité pour des actes de terrorisme. L’un d’eux, Iham Kamamji, avait été arrêté en 2006 et condamné pour l’enlèvement et le meurtre d’un garçon de 18 ans, Eliyahu Asheri, près de la colonie d’Ofra, en Cisjordanie. Qu’ils aient été détenus si près de leur région natale, où ils pouvaient bénéficier d’aide, a suscité depuis lors des critiques d’officiels anonymes dans la presse.
Un détenu d’une trempe à part
Zakaria Zubeidi, en décembre 2004, à Jénine (Cisjordanie). NASSER NASSER / AP
Parmi eux, Zakaria Zubeidi, 45 ans, apparaît d’une autre trempe. C’est un « héros » à l’aura défraîchie, un « militant de la paix » autoproclamé à la réputation de bandit, un franc-tireur, un « cas à part », note Qadoura Farès, le chef du club des prisonniers palestiniens. Cela faisait près de quinze ans que M. Zubeidi n’avait plus fait la « une ». Ce gamin du camp de réfugiés de la ville, qui a perdu sa mère et un frère durant la seconde intifada, était devenu, en 2002 sur un coup de chance, le chef local des brigades des martyres d’Al-Aqsa, la branche armée du Fatah. Accusé d’avoir commandité un attentat contre un local du Likoud, le parti au pouvoir, en 2002 en Israël, il a échappé à plusieurs tentatives d’assassinat durant les années 2000.
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