La première rencontre entre le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et son homologue américain, Joe Biden, pouvait difficilement plus mal tomber, tant le chef de la Maison Blanche est accaparé ailleurs depuis le retrait chaotique de ses troupes en Afghanistan. Après deux reports successifs, le tête-à-tête s’est tenu mercredi 1er septembre à Washington. Le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, y a vu le signe « qu’en dépit de tous les problèmes et d’un programme très chargé, l’Ukraine reste l’une des principales priorités ».
C’est en tout cas l’assurance que M. Zelensky est venu chercher lors de sa visite, afin d’évacuer les craintes d’un lâchage américain, après le retrait d’Afghanistan, et d’obtenir le plein soutien des Etats-Unis face à la Russie, qui a annexé la Crimée en 2014 et soutient en sous-main les séparatistes prorusses dans la guerre du Donbass. Le président ukrainien attendait notamment une augmentation de l’aide militaire ainsi qu’un appui pour la candidature de son pays à l’OTAN, à laquelle le Kremlin est hostile – une telle adhésion impliquerait que les membres de l’alliance militaire interviennent en cas d’agression.
Joe Biden s’est voulu rassurant en renouvelant sa promesse de défendre l’ancienne république soviétique face à la Russie. « Les Etats-Unis restent déterminés à soutenir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine face à l’agression russe », a déclaré le président américain. Dans un discours tenu mardi pour justifier le retrait d’Afghanistan, M. Biden avait affirmé que la fin de la guerre permettrait aux Etats-Unis de se concentrer davantage sur les défis posés par la Chine, mais aussi par la Russie.
Depuis 2014, les Etats-Unis ont alloué 2,5 milliards de dollars (2,11 milliards d’euros) d’aides aux forces armées ukrainiennes, dont plus de 400 millions depuis le début de l’année. Washington a promis de fournir 60 millions de dollars d’aide militaire supplémentaire afin de faire face à l’« augmentation importante de l’activité militaire russe le long de sa frontière », où 100 000 soldats se sont massés en avril.
Le chef de la Maison Blanche est, en revanche, resté évasif sur la demande de rapprochement avec l’OTAN, se contentant de réitérer son « soutien aux aspirations atlantistes et européennes » de Kiev. Sa porte-parole, Jen Psaki, a ensuite précisé que les Etats-Unis souhaitaient que « la porte de l’OTAN reste ouverte aux pays candidats, quand ces derniers sont prêts et en mesure de remplir les conditions » posées. « L’Ukraine doit franchir des étapes » en ce sens et « sait très bien lesquelles : faire des efforts de réformes juridiques, moderniser son secteur de défense et doper sa croissance économique », a-t-elle ajouté.
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