Après avoir plongé dans les problèmes d’insécurité des cités du nord de la ville, Emmanuel Macron poursuit jeudi sa visite à Marseille en assistant à la rentrée dans une école avant de détailler un plan d’urgence pour la ville.
Au deuxième jour de sa visite dans la cité phocéenne, le chef de l’Etat va retourner dans les quartiers nord, les plus populaires de la ville.
Il sera accueilli à 09H30 dans une classe de CM2 de l’école Bouge, dans le XIIIe arrondissement, le jour de la rentrée scolaire avec le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer et le maire socialiste Benoît Payan.
Il fera le point sur le protocole sanitaire mis en place pour cette deuxième rentrée affectée par la pandémie du Covid-19.
Plus spécifiquement, il s’entretiendra aussi avec les enseignants et des parents d’élèves sur la nécessité de rénover cette petite école de quartier, dont certains équipements, comme le gymnase, sont très dégradés, comme dans de nombreuses écoles de la ville.
Cette visite de terrain sera suivie par la présentation, dans l’après-midi au palais du Pharo, du plan « Marseille en grand » qui comprendra une série de mesures et de projets, « co-produits avec les collectivités », selon l’Elysée, pour un montant qui n’a pas été dévoilé mais devrait dépasser le milliard d’euros.
Sur cette photo d’illustration prise le 1er septembre 2020, des enfants portant des cartables arrivent à l’école élémentaire Clément Falcucci à Toulouse, le premier jour de la rentrée scolaire sur fond de résurgence de l’épidémie de Covid-19 (AFP/Archives – Lionel BONAVENTURE)
Emmanuel Macron annoncera notamment que l’Etat participera largement au vaste plan de rénovation, lancé par la municipalité, de plus de 200 des 472 écoles de la ville.
Préfabriqués parfois installés depuis des années ou, dans certains établissements, rats dans les salles de classe, toit qui s’effondre ou punaises de lit dans les dortoirs: « Les écoles sont indignes de la République », résume M. Payan, qui évalue à 1,2 milliard d’euros les besoins de financement de la première tranche.
L’éducation est l’un des trois priorités de ce vaste plan, présenté comme « historique », pour permettre à la deuxième cité de France – près de 900.000 habitants pour la ville et de 1,6 million pour l’agglomération – de tenter de rattraper son retard.
Les deux autres sont les transports collectifs dans une ville qui ne compte que deux lignes de métro et la réhabilitation des logements insalubres près de trois ans après le drame de l’effondrement d’immeubles dans la rue d’Aubagne. Il devrait annoncer un programme pour l’hôpital de la Timone.
– « en campagne » –
« Beaucoup de choses qu’on va lancer n’auront pas de résultats tout de suite, je suis lucide. (…) On va faire le maximum mais je ne peux pas vous dire qu’on réussira », a-t-il déclaré mercredi.
Le président français Emmanuel Macron salue les gens alors qu’il quitte le quartier de Bassens au premier jour d’une visite de trois jours à Marseille, le 1er septembre 2021 (POOL/AFP – Ludovic MARIN)
Le scepticisme est partagé par des habitants et des élus locaux, qui rappellent que de nombreux plans ont été annoncés depuis des décennies pour Marseille, sans que la situation ne s’améliore nettement.
« Bien sûr que cela suscite de l’espoir. Après il ne faut pas que ce soit un one-shot », a réagi le maire après la de Marseille concédant que « tout ne sera pas fait en six mois, pas en un an ».
« On va vous voir aujourd’hui et après on va plus vous revoir, c’est pour cela qu’on vous demande de faire quelque chose pour les cités de Marseille », a lancé Bilal, un éboueur de 32 ans dans la cité populaire de Bassens.
« Il est nécessaire que nous ayons des résultats » pour que « nos habitants voient véritablement qu’il y a une différence », a reconnu de son côté la présidente LR de la métropole, Martine Vassal.
Mais Jean-Luc Mélenchon (LFI), présent comme député à une réunion avec les élus locaux, a dénoncé « le pèlerinage des promesses » du président, qui « est en campagne électorale », en pariant que « pas un euro de ces promesses ne sera dépensé avant l’élection ».
A huit mois de la présidentielle, ce déplacement est largement commenté sur la scène politique nationale, l’opposition de droite concentrant ses critiques sur le bilan sécuritaire d’Emmanuel Macron à Marseille, et au delà au niveau national, tandis que la gauche demande que l’Etat mette plus de moyens dans les services sociaux.
Après un dîner jeudi avec le chef du gouvernement italien Mario Draghi, Emmanuel Macron consacrera la journée de vendredi à l’environnement, avec une sortie en mer dans le Parc national des Calanques et l’ouverture du Congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui se tient à Marseille jusqu’au 11 septembre.
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