Branle-bas de combat, ce 14 juillet 2020, à l’Agence du service civique. Le président vient d’annoncer 100 000 nouvelles missions de service civique, un quasi-doublement (voir graphique). C’est l’une des facettes du plan « 1 jeune, 1 solution » de l’exécutif pour tenter de sauver une jeunesse « sacrifiée » par la crise sanitaire. Pour financer ces nouvelles opportunités, l’Etat débloquera près de 900 millions d’euros en 2021. Ces missions auprès des ministères, associations ou collectivités, ouvertes aux 16-25 ans, donnent droit à une indemnité de 580 à 680 euros par mois. Une aubaine pour les nombreux jeunes sans ressources, le RSA étant réservé aux plus de 25 ans.
Ministère et communes
Reste que 100 000 missions nouvelles, « c’est vertigineux », admet Béatrice Angrand, la présidente de l’agence. Elle a pu recruter 15 personnes, portant ses effectifs à 125, et s’est réorganisée, en professionnalisant la formation des tuteurs. Mais « la marche est particulièrement haute, a indiqué un rapport du Sénat fin 2020. La mobilisation de tous est donc primordiale pour réussir ». La secrétaire d’Etat à la Jeunesse, Sarah El Haïry, doit alors solliciter tous les ministères.
L’Education nationale, premier utilisateur du dispositif, répond aussitôt à l’appel, en ouvrant 10 000 missions. Le secteur de « la solidarité
Dispositif sous surveillance
Et les efforts paient : à mi-parcours, 57 % de l’objectif présidentiel est atteint. « Un soulagement, sourit Béatrice Angrand. Mais on doit rester vigilant à ne pas dévoyer le dispositif. » Car « la difficulté n’est pas tant de trouver la quantité, mais la qualité », témoigne Christophe Paris, qui dirige l’Association de la Fondation étudiante dans la ville (Afev), qui vise les 2 000 volontaires à la rentrée. La Cour des comptes le soulignait dès 2018 : « La tentation est grande de recourir à ces jeunes dont le coût est faible, voire nul, en lieu et place d’un salarié ou d’un bénévole. » Elle déplorait ces « volontaires placés au contact du public dans les préfectures et recevant des étrangers, des volontaires à Pôle emploi chargés de tâches normalement réservées aux agents ».
Un risque à nouveau dénoncé dans l’émission Cash Investigation diffusée sur France 2 en décembre 2020. « Nous avons renforcé les contrôles », assure l’Agence. Et les gros pourvoyeurs veillent aussi. Comme Thomas Rogé, qui s’occupe des 450 volontaires de la Ville de Paris : « Nous avions chargé des jeunes de la médiation dans nos centres de vaccination. Dès qu’on a commencé à les remplacer par des vacataires, on a interrompu toutes les missions. » Preuve que la frontière entre un service civique et un emploi est mince…
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