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L’attentat de Kaboul met en évidence les faiblesses du nouveau pouvoir taliban

Taliban fighters clear an area at the entrance to Emergency Hospital for the War Wounded as the dead and wounded victims of at least one bomb, and possibly two, likely detonated by a suicide bomber, tore through crowds attempting to access Hamid Karzai International Airport 11 days after the Taliban took control of Kabul and a mass evacuation of foreign citizens and Afghans deemed to be at risk of reprisal from the former insurgent group commenced. Threat reporting has warned of an attack of this nature in recent days, especially at the airport entrance where the blast(s) occurred late this afternoon. The Islamic State Khorasan Province was believed to be plotting the attack and is assumed to have conducted it. Numbers of dead and wounded are unclear at the time of filing, but based on videos from the scene and preliminary figures from Emergency Hospital, scores are likely to have been injured or worse. ANDREW QUILTY / AGENCE VU’ POUR « LE MONDE »

Pendant vingt ans, les talibans ont incarné la lutte contre le gouvernement de Kaboul soutenu par les Occidentaux. Deux semaines après être redevenus les maîtres d’un pays qu’ils ont dirigé de 1996 à 2001, une règle inhérente à toute conquête du pouvoir semble déjà se rappeler à eux. Au lendemain de l’attaque-suicide perpétrée, jeudi 26 août, à l’aéroport de Kaboul, et revendiquée par l’organisation Etat islamique (EI), qui a fait au moins 85 morts et plus de 160 blessés, les craintes sont vives de voir les talibans dépassés par des groupes islamistes plus radicaux. La résurgence d’un sanctuaire mondial du terrorisme en Afghanistan est dans tous les esprits.

« Nous estimons qu’il y a toujours des menaces crédibles et précises », a estimé, vendredi, le porte-parole du ministère américain de la défense, John Kirby. Le même jour, l’ambassade des Etats-Unis à Kaboul a de nouveau demandé à ses ressortissants de quitter « immédiatement » les abords de l’aéroport dans une alerte de sécurité, semblable à celle émise la veille. Pour tenter de sécuriser les lieux au cours des derniers jours du pont aérien organisé par les Etats-Unis et ses alliés, le général Kenneth McKenzie, chef du commandement central de l’armée américaine, a ajouté que son pays allait « contacter les talibans pour qu’ils sachent ce que nous attendons d’eux pour nous protéger ». Selon lui, « certaines fouilles des talibans ont été bien faites, d’autres non », mais « nous pensons qu’ils ont déjoué plusieurs attentats ».

La brutale irruption de l’EI sur la scène afghane illustre les défis qui se dressent devant des talibans encore soucieux, officiellement, de montrer qu’ils contrôlent leur territoire et peuvent être considérés comme des interlocuteurs fiables. Le cœur même de l’accord de paix qu’ils ont signé, le 29 février 2020, à Doha, au Qatar, avec les Américains, stipulait qu’ils s’engageaient à interdire l’accès de leur territoire à tout groupe terroriste et tout mouvement constituant une menace pour les intérêts occidentaux.

L’EI contre le processus de Doha

Vendredi, un porte-parole du nouveau régime taliban a assuré que son mouvement avait éradiqué l’EI de la totalité des 34 provinces afghanes, à l’exception de celle de Kaboul. Or, l’EI n’a jamais fait mystère de son opposition au processus de Doha engagé par les talibans, les accusant même, par communiqué, « d’avoir renié la cause djihadiste » et les qualifiant « d’apostats ». Enfin, l’EI s’est abstenu de tout commentaire après la chute de Kaboul, le 15 août, et la victoire des talibans, à la différence d’autres groupes djihadistes qui se sont publiquement félicités.

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