Publié le : 26/08/2021 – 08:45
Survivante des attaques de Bruxelles en 2016, la Franco-Américaine Béatrice de Lavalette participe aux Jeux paralympiques de Tokyo. Amputée des deux jambes, cette jeune femme, dont la vie a été brisée par le terrorisme, a repris confiance grâce au sport.
La Franco-Américaine Béatrice de Lavalette participe, jeudi 26 août, aux épreuves de dressage en équitation aux Jeux paralympiques de Tokyo sous les couleurs américaines. Rescapée des attentats de Bruxelles, la jeune championne de 22 ans a pu se reconstruire grâce à son amour des chevaux.
« Tout est devenu sombre »
Le 22 mars 2016, elle est à l’aéroport de Bruxelles. Elle s’apprête à prendre un vol pour les États-Unis pour retrouver sa famille, lorsqu’une bombe explose à moins de deux mètres d’elle. « J’étais au téléphone à parler avec mon frère et à écouter de la musique. Je ne faisais pas vraiment attention à ce qu’il se passait autour de moi », a-t-elle décrit à CNN. « La seule chose dont je me souvienne ensuite, c’est que tout est devenu très sombre. »
« Je me rappelle avoir regardé autour de moi et avoir compris exactement ce qu’il venait de se passer. Et je me suis dit : ‘Je ne peux pas croire ce qu’il vient de se produire’ », raconte la jeune femme, qui avait 17 ans à l’époque. Au milieu du chaos et de la fumée, elle entend les cris de ceux qui appellent à l’aide. Les premiers secours arrivent pour éteindre les flammes qui entourent son corps. L’adolescente est grièvement brûlée et blessée. Placée dans un coma artificiel, Béatrice de Lavalette doit subir une dizaine d’opérations. Ses deux jambes sont amputées au-dessous des genoux. « Ma vie a explosé en même temps que cet attentat. À ce moment-là, ma vie n’a plus jamais été la même », a-t-elle résumé à France Info.
Remonter en selle
Le réveil est douloureux. Béatrice de Lavalette a perdu tous ses repères, mais elle est vivante. Pas question d’abandonner. Quelques mois après l’explosion, elle reçoit la visite de l’ambassadrice américaine en Belgique. Elles se mettent alors à parler des Jeux olympiques de Rio. « Elle m’a dit qu’ils avaient lieu au même moment et qu’il serait formidable pour moi d’être présente à Tokyo pour les prochains », décrit Béatrice de Lavalette à CNN. « Mais je n’y ai pas pensé plus que ça. »
Pourtant, la rescapée, qui est née à Saint-Germain-en-Laye et qui a vécu en France pendant 14 ans, est une sportive accomplie. Elle monte à cheval depuis l’âge de 3 ans. Une passion qui ne l’a pas quittée malgré son handicap: « Je voulais reprendre ma vie normale et cela voulait dire monter tous les jours. »
La jeune femme s’accroche et doit se réadapter pendant plusieurs mois. Son corps n’est plus le même. « J’avais perdu toute la masse musculaire que j’avais. J’ai dû réapprendre à monter à cheval sans équilibre et sans jambes. Garder l’équilibre est la chose la plus dure à effectuer. Pendant longtemps, quand je montais, je devais être entourée pour m’assurer que je ne glissais pas du cheval », a-t-elle décrit auprès de France Info.
Ramener une médaille du Japon
Elle déménage en Californie et s’entraîne plus que jamais. Avec son nouveau cheval, Clarc, les efforts sont payants. En juillet dernier, elle est finalement sélectionnée pour participer aux Jeux de Tokyo. « C’était vraiment surréaliste. Je savais que cela allait arriver car j’avais travaillé dur et cela avait donné les résultats nécessaires pour intégrer l’équipe. Mais l’entendre et savoir que c’était officiel a été un moment incroyable », a-t-elle confié à CNN.
Au Japon, la cavalière espère au moins ramener une médaille, comme elle l’a affirmé à France Info : « Si elle est en or, ce sera encore mieux bien sûr. Une médaille pour mes premiers Jeux serait incroyable. Ce serait la plus belle des victoires après un tel combat. » A 22 ans, sa carrière ne fait que commencer. Elle a également pour projet de transformer un ranch en centre pour cavaliers handicapés et de lancer une entreprise d’équipements sportifs adaptés.
Malgré le traumatisme, Béatrice de Lavalette a su transformer l’horreur en une incroyable force. Un an après l’attentat, elle avait eu le courage de regarder les images avec ses parents : « De voir que j’étais littéralement juste à côté du gars (NDLR : le terroriste) et que quelques instants après la bombe a explosé m’a fait prendre conscience de ma chance. C’est une bénédiction déguisée tout en étant un sorte de cauchemar. »
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