Les passagers de l’opérateur public ferroviaire allemand Deutsche Bahn étaient confrontés lundi à une nouvelle grève, entraînant la suppression de plus des deux-tiers des liaisons longue distance, malgré une offre de dernière minute de la direction au syndicat des conducteurs.
Le trafic est « très fortement perturbé », indiquaient dans la matinée les panneaux de la gare de Francfort, un des principaux points de liaison en Allemagne, où un grand nombre de trains ont été annulés.
La mobilisation, qui vise à peser sur les négociations salariales en cours, a débuté à 17H00 samedi (15H00 GMT) dans le transport de marchandises. Elle a été étendue lundi à 02H00 (00H00 GMT) pour 48 heures à l’ensemble du réseau.
Au total, « près de 30% » des liaisons longue distance étaient assurées lundi, selon Deutsche Bahn, légèrement plus que les 25% lors d’une première grève il y a une douzaine de jours.
Sur les trains régionaux et urbains, 40% de l’offre habituelle circulait, selon l’opérateur public, qui a affreté 200 cars pour remplacer les trains sur certaines liaisons.
A Berlin, où la grève perturbait les transports en commun, la situation était calme à la gare centrale et peu de monde attendait sur les quais, la plupart des voyageurs n’ayant pas tenté d’aller prendre un train.
La première grève, déclenchée après un vote à 95% en faveur de la mobilisation parmi les membres de GDL, avait déjà bloqué de nombreux voyageurs en pleines vacances.
« Plus de 9.000 employés », dont les conducteurs mais aussi certains employés d’autres secteurs, avaient cessé le travail, selon le syndicat.
Le mouvement social est né de l’échec de négociations salariales sur la prochaine convention collective entre la direction et le syndicat, notamment en ce qui concerne les augmentations de salaires.
GDL demande une hausse de 1,4% et un bonus de 600 euros cette année, ainsi qu’une augmentation de 1,8% en 2022. Les conducteurs dénoncent également une baisse de 50 euros par mois de leurs pensions de retraite complémentaire.
Deutsche Bahn a proposé 1,5% en 2022 et 1,7% en 2023, demandant un délai supplémentaire « pour affronter les dommages » liés à l’épidémie de Covid-19.
La direction a indiqué dimanche être prête à négocier un bonus pour cette année, mais sans en préciser le montant – une avancée insuffisante pour GDL, qui a maintenu sa grève.
Les perturbations, qui pourraient se répéter dans les prochains mois, selon GDL, interviennent alors que Deutsche Bahn prévoyait déjà des pertes colossales cette année en raison de la pandémie de coronavirus et des mesures de confinement.
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