Au printemps, avant l’émergence du variant Delta, Israël avait été le premier pays au monde sinon à atteindre une immunité collective contre le Covid-19, du moins à s’en approcher suffisamment pour crier victoire. Jusqu’en juin, le pays a progressivement levé ses restrictions sur les rassemblements, abandonné un système de passeport vert donnant accès aux lieux publics, pour finir par renoncer au port du masque en intérieur. Pendant ce temps, le nombre de nouveaux cas ne cessait de décroître, approchant de zéro.
Mais, au terme d’un été d’insouciance, le pays se découvre fragile face à une quatrième vague de l’épidémie. Ses hôpitaux comptent près de 578 malades dans un état grave. Un taux de circulation impressionnant du virus dans l’ensemble de la population (6 300 nouveaux cas en moyenne sur sept jours) fait craindre que les hospitalisations ne doublent en septembre, durant les fêtes religieuses juives. Le système de soins pourrait alors s’approcher d’un point de rupture frôlé en janvier. Déjà, la qualité des traitements non liés au Covid décroît.
« Nous étions probablement très proches d’une immunité collective en mars-avril. Nous avons été victimes d’une fatigue de l’épidémie, nous avons cru que c’était fini, que nous avions gagné. Mais il était impossible d’atteindre ce seuil alors que les enfants n’étaient pas vaccinés », estime Nadav Davidovitch, directeur de l’école de santé publique de l’université David-Ben-Gourion. Israël, dont la population est jeune, a abaissé en juin l’âge à partir duquel le vaccin est proposé, de 16 à 12 ans. « Le virus a continué de circuler, de plus en plus vite avec l’apparition des variants Alpha puis Delta. La leçon que nous en tirons, c’est que le vaccin fonctionne, mais qu’il ne suffit pas », résume ce scientifique, membre d’un comité qui conseille le gouvernement.
« La situation peut être contenue »
Israël récolte encore les fruits d’une campagne de vaccination menée dès la fin 2020 avec une rapidité unique au monde, en bonne intelligence avec le laboratoire américain Pfizer, qui y a testé l’efficacité de son vaccin. Durant l’été, des études ont montré que, si la circulation du variant Delta ne pouvait plus être endiguée, ce vaccin contribuait à en limiter les effets. Les cas graves demeurent moins nombreux et moins létaux. Les Israéliens contaminés par le passé et demeurés asymptomatiques constituent également une barrière contre le virus.
Cependant, avec le temps, des études préliminaires israéliennes indiquent que le vaccin Pfizer perd en efficacité, notamment après plus de cinq mois. D’où le pari du nouveau gouvernement israélien, mené depuis juin par Naftali Bennett, qui se dit fermement opposé à un nouveau confinement, lequel « détruirait le futur du pays ». Pour l’heure, il mise son avenir sur la distribution d’une troisième dose. Offerte dès le 30 juillet aux plus de soixante ans et aux personnes à risque, elle s’étend depuis le 20 août aux plus de 40 ans.
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