Officiellement, la réunion des ministres des affaires étrangères, convoquée ce vendredi 20 août dans le cadre de l’OTAN, avait pour objectif de pallier les conséquences immédiates de la crise afghane, soit de coordonner les efforts pour évacuer in extremis les ressortissants des forces alliées et leurs collaborateurs afghans. Mais l’enjeu était aussi de resserrer les rangs et d’afficher l’unité de l’Alliance transatlantique, alors que plusieurs Etats européens, dont l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont critiqué le retrait chaotique des Américains d’Afghanistan, rapidement suivi par le retour au pouvoir des talibans, et ainsi pointé l’échec de l’intervention des Occidentaux dans ce pays, qui fut pourtant l’une des missions les plus importantes de l’OTAN.
« La situation reste très difficile et imprévisible, a constaté Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation, à l’issue de la réunion qui s’est tenue par vidéoconférence. Le paradoxe est que nous avons plus d’avions que de passagers », a-t-il constaté, faisant état des difficultés que rencontrent les personnes éligibles au départ pour atteindre l’aéroport de Kaboul. Jeudi, un avion dépêché par la Roumanie est reparti avec un seul passager à bord. Seize Belges ont été évacués vendredi vers le Pakistan, mais un second vol militaire belge est rentré à vide à Islamabad.
Les talibans ont barricadé les abords de l’aéroport et empêchent violemment les Afghans d’y accéder. La confusion serait telle qu’une fois passé le barrage des combattants islamistes, certains Afghans peinent à franchir les portes de l’aéroport, gardées par les soldats américains. « Il faut trouver un juste équilibre entre la sécurisation de l’aéroport et le fait de permettre à ceux qui doivent partir d’y avoir accès », explique une source diplomatique. Le temps presse, car personne ne sait quand les talibans commenceront à s’impatienter de la présence de forces étrangères.
« Cet échec va peser lourd »
Les trente membres de l’OTAN se sont engagés, vendredi, à maintenir leur coordination « aussi longtemps que les opérations d’évacuation se poursuivront ». Les Etats-Unis garderont-ils leurs troupes sur place au-delà de la date butoir du 31 août ? « Plusieurs alliés ont soulevé la question », a constaté M. Stoltenberg. Le président Joe Biden répète que les Etats-Unis, qui assurent la sécurité de l’aéroport avec le Royaume-Uni et la Turquie, ne quitteront pas Kaboul tant qu’il y aura des Américains et des collaborateurs afghans à évacuer. Mais quid des ressortissants d’autres pays et de leurs employés afghans ?
Il vous reste 54.67% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L’article Afghanistan : à l’OTAN, les Européens demandent des garanties aux Etats-Unis sur le pont aérien est apparu en premier sur zimo news.