Des deux côtés de l’Atlantique et de part et d’autre de la Méditerranée, de la Scandinavie aux Balkans et de la Sibérie aux marges septentrionales du Sahara, les forêts du monde brûlent. Dans des pays riches comme déshérités, sous des latitudes et des climats différents, des écosystèmes entiers partent en fumée dans des incendies monstres, certains d’une ampleur jamais vue dans l’histoire récente.
Avec, comme seule cause commune à cette prolifération mondiale de « mégafeux », la sécheresse et l’envol du thermomètre planétaire – selon la NASA, le mois de juillet a été le mois le plus chaud, en moyenne mondiale, jamais observé depuis le début des mesures, au milieu du XIXe siècle.
Ce n’est pas une surprise. « On sait depuis longtemps que le réchauffement va augmenter la fréquence et l’étendue des incendies, dit Jean-Luc Dupuy, directeur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) et spécialiste de la modélisation des feux de forêts. C’est particulièrement clair aux Etats-Unis, où on dispose de statistiques solides montrant que le nombre de grands feux a fortement augmenté depuis les années 1980. Or on sait, d’une part, que cette augmentation est en partie liée au dessèchement accru de la végétation, et, d’autre part, que le réchauffement allonge les périodes de l’année au cours desquelles la végétation se dessèche. »
INFOGRAPHIE LE MONDE
Le cas emblématique est celui de la Californie, dont les relevés statistiques sont éloquents. Sur les dix plus grands incendies recensés depuis 1932 par CalFire, l’agence californienne de lutte contre les incendies, tous sont postérieurs à 2000. Et six se sont produits depuis août 2020. Le constat est vertigineux : la majorité des dix feux de forêts les plus importants recensés en près d’un siècle, dans le grand Etat de l’Ouest américain, se sont tous produits au cours des douze derniers mois.
39 000 feux en cours aux Etats-Unis
Le plus vaste d’entre eux, baptisé August Complex Fire, a détruit à lui seul la végétation sur plus de 415 000 hectares (plus de 4 150 km2, une superficie équivalente à celle du département français des Pyrénées-Orientales). Démarré mi-août 2020, il n’a été officiellement déclaré éteint que le 12 novembre.
Cette année, le Dixie Fire, toujours en cours et hors de contrôle, totalise déjà plus de 250 000 hectares brûlés depuis juillet. La saison actuelle surpasse, de loin, le record établi par la précédente. Mi-août 2020, 350 000 hectares avaient brûlé en Californie, contre 450 000 hectares au 17 août 2021. Il y a vingt ans, quelque 174 000 hectares brûlaient chaque année en moyenne dans le Golden State. Au cours des cinq dernières années, c’est en moyenne quatre fois plus.
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