A six semaines des élections législatives du 26 septembre, la candidate des Verts allemands à la chancellerie, Annalena Baerbock, a accordé un entretien au Monde, au Financial Times (Londres) et au Standard (Vienne). Dans les intentions de vote, les écologistes sont crédités de 17 %-21 % des voix, derrière les conservateurs de la CDU-CSU (22 %-27 %) et au coude-à-coude avec les sociaux-démocrates du SPD (16 %-20 %), ce qui leur donne l’espoir de participer au prochain gouvernement, après seize années dans l’opposition. L’échange a eu lieu dans le bus de campagne des Verts, entre Hambourg et Berlin.
La situation en Afghanistan empire de jour en jour, l’Europe craint une nouvelle crise migratoire. L’Allemagne doit-elle accueillir plus de réfugiés ?
Ce qui se passe en Afghanistan est dramatique et totalement imprévisible. La priorité est de sauver des vies, celles des personnels diplomatiques et de ceux qui, sur place, ont tout risqué en travaillant pour nous, y compris au sein des missions de l’Union européenne. Les représentants des ONG, des médias internationaux, ainsi que les défenseurs des droits des femmes et des hommes sont en grand danger. Les protéger est un devoir absolu.
Pendant la crise des réfugiés de 2015, il n’y a pas eu de coordination internationale. Pourquoi ce qui a échoué hier réussirait-il aujourd’hui ?
Nous n’avons qu’une poignée de jours pour évacuer les gens de Kaboul. Nous devons donc aller très vite. Il n’y a pas une minute à perdre dans des petits jeux tactiques. Ceux pour qui l’inaction n’est pas une option doivent unir leurs forces. Le Canada y est prêt, les Etats-Unis aussi. L’Allemagne peut décider elle-même d’accueillir un contingent de personnes qui ont particulièrement besoin d’être protégées. Il faut espérer que d’autres Etats suivront. Si l’Union européenne (UE) se met rapidement d’accord sur une répartition commune, ce sera naturellement préférable.
Depuis votre désignation comme candidate à la chancellerie, en avril, vous avez dû vous justifier, sur votre CV, sur des revenus annexes non déclarés et sur les accusations de plagiat visant votre livre-programme. Comment vivez-vous cette campagne ? Avez-vous songé à jeter l’éponge ?
Il y a eu des jours avec et des jours sans. Je sais depuis le début qu’il faut s’attendre à des vents contraires quand on se présente à une élection avec l’idée de faire bouger les choses et d’en finir avec le statu quo. Mais, si nous n’avons pas ce courage, c’est collectivement que nous décrocherons vis-à-vis du reste du monde, en tant que grand pays industriel. Quant au fait de renoncer, comme vous le savez, j’ai un peu d’expérience dans le domaine sportif [comme triple médaillée de bronze aux championnats d’Allemagne de trampoline]. Si on est prêt à renoncer dès le tour de chauffe, cela ne sert à rien de participer à une compétition. Une campagne électorale, c’est un marathon. C’est seulement à la fin qu’on sait qui a gagné.
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