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En Europe, une hausse de l’inflation limitée

Un porte-conteneurs arrive dans le port de Rotterdam (Pays-Bas), le 29 juillet 2021. REMKO DE WAAL / AFP

Avec un taux d’inflation à 5,4 % en juillet, les Etats-Unis s’inquiètent d’une possible surchauffe de leur économie. L’Europe peut difficilement partager la même crainte. Pour l’heure, ni l’inflation ni la reprise n’y sont aussi fortes. C’est particulièrement vrai dans la zone euro, où l’inflation en juillet atteignait 2,2 %. S’il s’agit certes d’une forte hausse par rapport à la période de déflation de l’automne 2020, cela reste autour de l’objectif officiel de la Banque centrale européenne (BCE), fixé à 2 %. En excluant les prix de l’énergie et de l’alimentaire, qui sont volatils, l’inflation en zone euro ne s’élève qu’à 0,7 %. Le scénario d’une spirale inflationniste demeure très improbable.

Avec une vaccination initialement plus lente et une réouverture des économies plus tardive, les dix-neuf pays ayant adopté la monnaie unique n’en sont pas au même point de la reprise que les Etats-Unis. « [Au deuxième trimestre], le niveau du produit intérieur brut [PIB] réel était encore 3 % au-dessous de celui de fin 2019, avec des pays comme l’Espagne (– 6,8 %) et le Portugal (– 4,6 %), qui sont encore plus en retard », rappelle Marchel Alexandrovich, analyste à la banque Jefferies. En comparaison, le PIB des Etats-Unis est presque un point au-dessus de son niveau de fin 2019.

Bien sûr, les mêmes crispations mondiales post-Covid-19 produisent les mêmes effets en Europe qu’outre-Atlantique. L’envolée du baril de pétrole pousse à la hausse les prix. Les goulets d’étranglement dans les ports et la difficulté à se procurer certaines matières premières, du bois jusqu’au ciment, créent des tensions. La désorganisation des filières logistiques et les soubresauts de la demande provoquent des pénuries, la plus criante concernant les puces électroniques. Les coûts à la production s’en ressentent : en zone euro, ils ont crû de 10,2 % en juin, en glissement annuel. De quoi prévoir de façon presque certaine une poussée de l’inflation dans les mois à venir au sein de la zone euro. Le cabinet d’études Capital Economics parie par exemple sur un pic à 3,3 %.

Pas de vifs débats

La BCE et la grande majorité des économistes pensent pourtant que le phénomène sera passager. Depuis un mois, le prix de l’or noir est stable. L’inflation est artificiellement élevée, parce que la comparaison se fait avec l’année 2020, quand l’économie était anémiée. Cet effet va progressivement se résorber.

Certains pays sont néanmoins à surveiller de près. Au sein de la zone euro, l’Allemagne connaît la plus forte inflation, à 3,1 % en juillet, et les économistes tablent sur près de 4 % ces prochains mois. Cependant, même dans la première économie d’Europe, pourtant particulièrement allergique à l’inflation pour des raisons historiques, le sujet ne provoque pas de vifs débats.

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