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Comment éviter les arnaques au vélo d’occasion?

47%: c’est la part de Français qui craignent de se faire arnaquer en achetant un vélo d’occasion, selon une étude réalisée par Diffusis France pour Troc Vélo et Obvy, en juillet dernier. Pourtant, l’achat de vélo d’occasion ne fait qu’augmenter [3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2020, + 25% en 1 an, selon l’Union Sport & Cycle] pour plusieurs raisons: des raisons écologiques (évoquées par 39% des personnes interrogées), des raisons économiques (85%) mais 55% des Français disent aussi se tourner vers l’occasion car le marché du vélo neuf est en tension et que les ruptures de stocks se multiplient. Sur le marché des vélos de seconde main, c’est alors le jeu de l’offre et la demande qui prime. Dans ce contexte, comment réduire les risques de se faire arnaquer?

« Mon principal conseil, c’est d’essayer le vélo et de s’entourer de personnes qui s’y connaissent », explique Léry Jicquel, cofondateur de Velook.fr – blog de conseils pour les utilisateurs de vélo. Essayer le vélo que l’on souhaite acquérir, c’est également le conseil d’Olivier Schneider, président de la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB): « Comme on dit l’essayer, c’est l’adopter. Cela permet de vérifier les freins, les pneus, la taille ou encore l’éclairage. Mais aussi que le

vélo vendu correspond totalement à l’annonce que vous aviez repérée ». Les problèmes techniques d’un vélo peuvent vite faire monter la facture, ce en quoi cette étape est importante avant un achat. « Si vous devez changer les freins, ou une pédale, ça se négocie dans le prix d’achat. Et si vous ne l’avez pas essayé avant, c’est souvent trop tard », précise Léry Jicquel.

Utiliser une plateforme de paiement sécurisé

Pour se prémunir de ce genre de problème, des plateformes de paiements promettent justement de sécuriser la vente. C’est le cas d’Obvy, uen start-up créée en 2018: « Chez nous, l’argent de la vente est dans un coffre-fort virtuel en attendant la réception du vélo. S’il y a le moindre problème, le prix peut être renégocié avant de transmettre définitivement l’argent au vendeur, ou la transaction peut être complètement annulée », explique Charles-Henri Gougerot-Duvoisin, co-fondateur d’Obvy. Les plateformes de paiement sécurisé ont aussi un rôle de traçabilité. Chez Obvy, les vendeurs doivent justifier de leur identité avant de récupérer l’argent. Cela permet à un acheteur de ne pas avoir affaire à un arnaqueur et donc de se retrouver complice de recel en achetant un vélo volé [puni de 5 ans de prison et de 375.000 euros d’amende, NDLR]. « Chez nous, le taux de litige est inférieur à 0,1% », précise Charles-Henri Gougerot-Duvoisin.

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Obvy – dont le chiffre d’affaires (non communiqué) a augmenté de 20% pendant le premier confinement – a également développé en option la preuve vidéo: le vendeur doit filmer son bien et sa mise sous pli et l’acheteur doit de son côté filmer le déballage. « C’est une preuve supplémentaire. Nous souhaitons vraiment que les acheteurs et vendeurs puissent effectuer une transaction en toute sécurité », conclut le co-fondateur. C’est pour cela que cette plateforme est recommandée par Troc Vélo, site d’annonces de vélos d’occasion: « Parfois on ne peut pas essayer un vélo avant de l’acheter, cela permet donc de sécuriser l’achat et de changer le prix post-achat si besoin », explique Chloé Lépany, directrice de Troc Vélo – qui comptabilise plusieurs milliers de nouvelles annonces, chaque semaine.

Se renseigner sur le marché et questionner le vendeur

Un autre conseil donné par les professionnels du vélo est de questionner l’acheteur. « Il doit bien connaître le vélo qu’il vend. N’hésitez pas à demander l’usage qu’il en fait, pourquoi il le vend », développe Léry Jicquel. Sur Velook.fr, de nombreux articles donnent justement les clés pour s’assurer du bon achat d’un vélo d’occasion. « Beaucoup de Français veulent acheter un vélo, mais ne s’y connaissent pas forcément en mécanique ou en prix, nous essayons de les aider », précise le cofondateur de ce blog aux 350.000 visiteurs par an. 

Concernant le prix, un vélo perd environ un quart de sa valeur, un an après son achat. Et pour être sûr de ne pas tomber dans une arnaque, il faut regarder le prix du marché au moment de l’achat. Sur Troc vélo, un comparateur de prix a été développé pour guider les acheteurs: « Si l’écart entre le prix du marché et le prix de l’annonce est trop important, il faut se méfier. Quand l’annonce est trop parfaite, c’est rarement bon. », explique Chloé Lépany.

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Sur ce site d’annonces, un forum existe également pour pouvoir poser des questions notamment à des amateurs de vélo: « Si quelqu’un a un doute sur une annonce, il peut nous la signaler ou demander dans le forum ce que les autres en pensent », développe la directrice de Troc Vélo. Deux personnes sur trois salariés ont un rôle de modérateur: « Ils vérifient les profils des nouveaux inscrits, ainsi que les annonces qui paraissent suspectes ». Une annonce correspondant à une arnaque peut être la vente d’un vélo qui n’existe pas, celle d’un vélo qui ne correspond pas à l’annonce ou alors la vente d’un vélo volé. Chaque année, 400.000 vélos sont volés. « Si on veut voir le nombre d’arnaques diminuer, il ne faut pas alimenter le marché du recel. Les Français doivent mieux les protéger notamment avec des anti-vols, même dans les lieux privatifs ou au pied de leur boulangerie préférée », explique Olivier Schneider.

Demander le marquage

« Marquer son vélo est aussi un moyen d’éviter le vol de son vélo, qui servira peut-être pour une arnaque derrière », enchérit le président de la FUB. Depuis le 1er janvier 2021, le marquage est obligatoire pour les vélos neufs et depuis le 1er juillet pour les vélos d’occasion vendus par des professionnels. « Pour la vente entre particuliers, cela n’est pas encore obligatoire, mais en tant qu’acheteur, j’exigerais au vendeur de le faire. Cela permet de vérifier que le vélo n’est pas volé et de faire derrière un transfert de propriété », ajoute Olivier Schneider. Plusieurs opérateurs sont agréés pour marquer les vélos. Le coût? Entre 5 et 10 euros. Le marquage sert également aux forces de l’ordre pour repérer un vélo volé et le restituer à son propriétaire: sur les 400.000 vélos volés, 100.000 sont retrouvés mais non restitués, généralement par faute d’identification. « Le marquage, c’est comme une carte grise, c’est une assurance supplémentaire, en cas de vol », ajoute Chloé Lépany. Sur Troc Vélo, il est d’ailleurs possible de poster une annonce de son vélo volé pour permettre soit de le retrouver, soit de prévenir les futurs acheteurs qu’un vélo de ce type pourrait être un vélo volé. 

Léry Jicquel conseille également de demander le marquage du vélo, en même temps que la facture d’achat de ce dernier, de demander des photos et de faire une capture d’écran de l’annonce. Le co-fondateur de Velook.fr précise qu’il est possible de faire un contrat de vente même entre particuliers: « Il ne faut pas hésiter à multiplier les preuves d’achat avant bonne réception de votre vélo. Même si dans la majorité des cas, les gens sont honnêtes et la vente se passe bien ». 

 

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