Publié le : 06/08/2021 – 04:14
L’ex-président américain Donald Trump a profité des JO pour faire parler de lui jeudi. Le milliardaire s’en est pris à la capitaine Megan Rapinoe et à la sélection américaine menée, selon lui, « par un groupe radical de folles gauchistes » dont l’engagement politique les aurait empêchées de remporter la médaille d’or.
Depuis sa défaite lors de l’élection présidentielle de novembre 2020, Donald Trump ne sait plus comment faire parler de lui. Alors il fait feu de tout bois, espérant entretenir la flamme auprès de ses supporters. Jeudi 5 août, l’ancien président américain a étrillé la sélection américaine féminine de football, menée selon ses mots, « par un groupe radical de folles gauchistes », pour sa défaite en demi-finales du tournoi olympique de football des Jeux de Tokyo.
Battue par les Canadiennes (1-0), la sélection américaine a toutefois terminé sur une bonne note jeudi 5 août, en dominant les Australiennes 4 à 3, grâce notamment à un doublé de Megan Rapinoe.
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« Si notre équipe de foot, menée par un groupe radical de folles de gauche, n’était pas ‘woke » », un terme désignant la prise de conscience des injustices raciales et sexistes et utilisé avec dédain par certains conservateurs, « elles auraient gagné la médaille d’or au lieu du bronze », a réagi le républicain dans un communiqué. « La femme aux cheveux violets a très mal joué et passe trop de temps à penser à la politique de gauche radicale et à ne pas faire son boulot ! », a-t-il ajouté à propos de Megan Rapinoe, 36 ans, double championne du monde et championne olympique de football.
Une inimitée profonde entre Rapinoe et Trump
Militante féministe, en première ligne de la lutte pour les droits des LGBT+ depuis son coming out en 2012, Megan Rapinoe est aussi très engagée politiquement.
La footballeuse avait fait campagne activement pour le démocrate Joe Biden lors de la présidentielle de 2020, mais était déjà auparavant l’une des bêtes noires du milliardaire qu’elle n’a jamais hésité à qualifier de « nationaliste blanc ».
En cas de sacre au Mondial, ni elle ni ses coéquipières n’iraient à la « p… de Maison Blanche » sous Donald Trump, avait-elle notamment prévenu en 2019. Après un tweet acerbe, le président avait renoncé à convier les championnes du monde à Washington après leur victoire lors de la Coupe du monde féminine qui avait eu lieu en France.
Des arguments fallacieux
« ‘Woke’ signifie que vous perdez, tout ce qui est woke tourne mal, et c’est certainement le cas de notre équipe de football », a encore écrit Donald Trump dans son communiqué.
Reste que l’argument est plus que fallacieux. Si être « woke » est synonyme de défaite comme le sous-entend Donald Trump, comment expliquer que Megan Rapinoe et sa bande survolent la hiérarchie du football féminin mondial avec notamment des victoires lors de la Coupe du monde 2015 et 2019 ?
Enfin, Donald Trump aurait peut-être dû s’intéresser d’un peu plus près à la sélection canadienne qui a vaincu les Américaines en demi-finale. Il aurait vu que Quinn, milieu de terrain et pièce maîtresse des Rouges, est une athlète transgenre non-binaire, la première à être médaillée aux JO.
Avec AFP
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