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En pleine tempête, le patron d’Activision promet d’agir contre le harcèlement

Pas de place pour la discrimination ou le harcèlement, assure le patron de l’éditeur de jeux vidéo Activision Blizzard, qui promet des mesures immédiates et des licenciements après une plainte en justice, et alors que des salariés appellent à la grève mercredi.

« Nous allons immédiatement évaluer les managers et dirigeants de l’entreprise », écrit Bobby Kotick dans une lettre envoyée à ses salariés, et dont l’AFP a obtenu une copie.

« Toute personne ayant entravé l’intégrité de notre processus d’évaluation des plaintes et de sanctions sera licencié », car, assure-t-il, « il n’y a de place nulle part dans notre entreprise pour la discrimination, le harcèlement ou le traitement inégal de quelque sorte ».

« Club de garçons », « harcèlement », « suicide »… Le créateur du blockbuster « Call of Duty », dont le siège social se trouve à Santa Monica en Californie, est dans le collimateur de la justice, après une plainte déposée le 20 juillet.

Certains cadres seraient impliqués, de même que des membres du département des ressources humaines qui auraient parfois ébruité des plaintes d’employés.

Ce n’est pas le premier scandale touchant l’industrie du jeu vidéo, ce secteur étant souvent considéré comme un milieu dominé par une culture d’entreprise masculine, où les dérives sexistes et comportements déplacés sont fréquents.

Ubisoft et Riot Games ont également été éclaboussés par des accusations.

– « Culture sexiste » –

Cette lettre du dirigeant arrive à quelques heures du début d’une grève. Face à ce qu’ils décrivent comme la « culture sexiste du groupe », d’anciens et actuels employés ont appelé à cesser le travail et manifester mercredi, en personne sur le campus d’Irvine, près de Los Angeles, et en virtuel.

Les organisateurs de la grève avaient, la semaine passée, vivement critiqué la réaction de la direction d’Activision à la plainte déposée en Californie, et lancé une pétition qui avait recueilli plus de 2.000 signatures, selon plusieurs médias.

Le groupe avait en effet dans un premier temps affirmé que les accusations « ne représent(aient) pas l’environnement de travail d’Activision Blizzard aujourd’hui ».

« Nous ne cesserons pas d’exiger les changements systémiques nécessaires pour protéger les femmes et les genres marginalisés sur le lieu de travail », a tweeté mardi Valentine Powell, ingénieure chez Activision.

Parmi les demandes des grévistes: la fin des clauses d’arbitrages obligatoires (qui empêchent de porter plainte contre le groupe), mais aussi des politiques de recrutement et de promotion plus inclusives, et la publication de statistiques sur la diversité et les salaires.

Le patron d’Activision Blizzard indique aussi, dans sa lettre aux salariés, avoir mandaté le cabinet d’avocat WilmerHale afin d’évaluer la politique de l’entreprise en matière d’inclusion.

– 20% de femmes –

Le géant des jeux vidéo prévoit par ailleurs de répondre à l’une des accusations principales portées dans la plainte: la politique machiste et discriminatoire en matière de recrutement et de salaires.

Bobby Kotick écrit ainsi avoir déjà « envoyé un courriel demandant à tous les responsables du recrutement de s’assurer qu’ils disposent de listes de candidats diversifiés pour l’ensemble des postes ouverts. Nous allons ajouter des ressources pour s’assurer que nos responsables respectent cette consigne ».

La plainte a été déposée devant la Cour supérieure de Los Angeles par le Department of Fair Employment and Housing (DFEH), une agence de l’Etat de Californie chargée d’enquêter sur les affaires en matière de droit civil.

Elle fait état de harcèlement sexuel, discriminations ethniques et machisme à l’encontre des femmes qui représentent environ 20% des employés du groupe.

« Les femmes employées ont presque toutes confirmé que travailler pour (Activision) équivalait à évoluer dans un +club de garçons+ », et impliquant « invariablement des hommes buvant de l’alcool et soumettant les femmes à du harcèlement sexuel sans conséquence pour eux », y est-il décrit.

« Des employés masculins arrivent fièrement saouls au travail, jouent aux jeux vidéos durant de longues périodes pendant leurs heures de bureau et délèguent leur travail à des femmes », détaille le document.

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