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La Turquie et l’ONU s’écharpent sur le statut de Varosha, ville symbole du conflit à Chypre

Publié le : 23/07/2021 – 22:10

La Turquie s’est opposée, vendredi, à une condamnation par le Conseil de sécurité de l’ONU, qui conteste le projet de Recep Tayyip Erdogan de rouvrir partiellement la station balnéaire de Varosha. Cette ville fantôme, située à Chypre-Nord et sous contrôle de l’armée turque, est un symbole de la division de l’île.

La Turquie a rejeté, vendredi 23 juillet, la condamnation par le Conseil de sécurité des Nations unies de son soutien à une partition de Chypre et de ses projets de réouverture de Varosha, une ville côtière vidée de ses habitants d’origine, des Chypriotes grecs.

« Nous rejetons la déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU » concernant le projet de réouverture sous contrôle chypriote turc de la station balnéaire de Varosha « ainsi que les déclarations de divers pays qui sont fondées sur des demandes injustifiées et incompatibles avec les réalités sur l’île », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Il a ajouté que des dizaines d’années d’efforts n’avaient pas permis de parvenir à un statut fédéral de l’île de Chypre en raison de « l’attitude intransigeante de l’administration chypriote-grecque ».

Cette île de Méditerranée est divisée depuis 1974 entre la République de Chypre – membre de l’Union européenne – qui exerce son autorité dans le sud, et la République turque de Chypre-Nord (RTCN) autoproclamée en 1983 et uniquement reconnue par la Turquie.

La Turquie défend les positions de Chypre-Nord 

« Un nouveau processus de négociations pour un règlement juste, durable et viable de la question de Chypre ne pourrait commencer que si on assurait une égale souveraineté et un égal statut international au peuple chypriote-turc », a poursuivi le ministère turc.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a unanimement adopté, vendredi, une déclaration en faveur d’un règlement du conflit chypriote « fondé sur une fédération bicommunautaire et bizonale avec l’égalité politique » et condamnant explicitement le président turc Recep Tayyip Erdogan et ses « actions unilatérales qui vont à l’encontre de ses résolutions ».

Les membres du Conseil « condamnent l’annonce faite à Chypre par les dirigeants turc et chypriote turc le 20 juillet 2021 de la nouvelle réouverture d’une partie de la zone clôturée de Varosha. Le Conseil de sécurité exprime son profond regret face à ces actions unilatérales qui vont à l’encontre de ses résolutions et de ses déclarations précédentes », peut-on encore lire dans ce texte agréé, obtenu par l’AFP et qui devait être officiellement approuvé dans la journée.

Varosha, symbole d’un conflit qui s’enlise

Le Conseil demande aussi « le retrait immédiat » de cette mesure et celui « de toutes les changements opérés à Varosha depuis octobre 2020 ». Il « souligne l’importance du plein respect et de la mise en œuvre de ses résolutions, y compris le transfert de Varosha sous une administration de l’ONU ».

Au cours d’une visite à Chypre-Nord, mardi, le président Erdogan a estimé que « nul progrès dans les négociations ne (pouvait) être fait sans accepter qu’il y ait deux peuples et deux États ». Il avait en outre annoncé la poursuite de la réouverture de Varosha, une ville fantôme symbole de la division de cette île. 

Ses prises de position avaient été condamnées dès mercredi par les États-Unis, la Grèce, l’ONU, la Russie et l’Union européenne. Les négociations en vue d’un règlement de conflit sont dans l’impasse depuis 2017.

Avec AFP

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