Samedi 17 juillet, le Kings Arms a finalement jeté l’éponge, fermant ses portes pour au moins cinq jours. Ce charmant pub côtier de Salcombe, dans le sud du Devon, en Angleterre, a été forcé à la fermeture en pleine saison estivale parce que la majorité de sa main-d’œuvre a reçu l’ordre de s’isoler. Aucun d’entre eux n’est malade mais l’application anti-Covid a détecté qu’ils avaient été proches d’une personne positive au coronavirus. Devenus cas contacts, ils doivent s’isoler cinq jours, voire dix s’il s’agit d’un cas dans leur propre foyer.
A quelques encablures de là, un autre petit café de Salcombe avait déjà fermé ses portes dans les mêmes circonstances une semaine plus tôt. Quant à Salcombe Finest, une petite entreprise qui loue des résidences de luxe (de 3 500 à 9 000 euros la semaine) dans cette station balnéaire, elle peine à avoir suffisamment d’employés pour nettoyer et préparer les maisons entre deux locations. « Une des sociétés qui gèrent nos maisons n’a qu’une dizaine d’employés disponibles sur quinze actuellement, explique Kate Allen, qui dirige Salcombe Finest. Si ça continue, on va devoir demander aux vacanciers de partir plus tôt ou d’arriver plus tard. » Elle s’en désole parce que la saison s’annonce « phénoménale », avec des réservations en hausse de 75 % par rapport à l’an dernier. Avec des frontières encore compliquées à traverser, beaucoup de Britanniques ont choisi de prendre leurs vacances au Royaume-Uni.
L’Angleterre connaît une situation paradoxale. Depuis lundi 19 juillet, il n’y a plus aucune restriction sanitaire en place. Les discothèques peuvent ouvrir à plein, les restaurants n’ont pas de limites et les masques ne sont plus obligatoires. Mais dans le même temps, jusqu’au 16 août, les cas contacts sont obligés de s’isoler, même s’il s’agit de personnes doublement vaccinées. Or le virus se répand très rapidement, avec près de 50 000 cas par jour en moyenne. Boris Johnson en sait quelque chose : il est lui-même forcé de s’isoler pour cinq jours après avoir été en contact avec son ministre de la santé, Sajid Javid, qui est positif.
« Pingdemic » à Heathrow
Les entreprises se retrouvent donc à faire le grand écart : théoriquement, elles peuvent ouvrir comme avant la pandémie, mais dans les faits, une large partie de leurs employés ne peut pas aller travailler. La semaine du 1er au 7 juillet, 520 000 Britanniques ont reçu l’ordre de s’isoler rien que via l’application anti-Covid, en hausse de 46 % par rapport à la semaine précédente.
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