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Inondations : en Belgique, des élus dénoncent les faibles moyens des secouristes

Une femme balaie l’eau de sa maison inondée, après de fortes pluies, à Trooz, en Belgique, le 16 juillet 2021. YVES HERMAN / REUTERS

Le bilan ne cesse de s’alourdir. En Belgique, les inondations de la fin de semaine ont causé au moins 31 décès, et 163 personnes étaient encore portées disparues dimanche soir, pour l’essentiel en Wallonie. Les recherches se concentrent dans la province de Liège, la plus touchée, mais aussi dans celles de Namur et de Luxembourg. Tout l’est du pays est encore sous les gravats. Les sinistrés se comptent par milliers et 37 000 personnes étaient encore privées d’électricité. « Il nous faudra peut-être dix ans pour tout reconstruire », estime Fabien Beltran, bourgmestre de Trooz, l’une de ces communes mises à sac par le déchaînement de la Vesdre, un sous-affluent de la Meuse.

Même si l’heure est au recueillement et à l’aide aux sinistrés, de premières critiques se font entendre. Les quantités d’eau qui se sont abattues sur la Belgique ont, certes, été phénoménales. Mais face au déluge, les autorités ont-elles réagi à temps ? « Nous avons crié à l’aide. Au départ, pas grand monde ne se rendait compte de l’ampleur du problème, regrette Fabien Beltran. Il a fallu dix à douze heures pour que l’aide se mette en place progressivement. En douze heures, l’eau était passée d’un mètre de hauteur à deux mètres, voire quatre mètres. »

« Moyens dérisoires »

Le bourgmestre s’est senti « impuissant » face à ces centaines d’habitants qui l’appelaient, souvent réfugiés sur leurs toits, sous la pluie battante, et à qui il ne pouvait porter assistance. « Les pompiers et la police sont venus, mais leurs moyens étaient insuffisants. Il y a eu des actes héroïques dans cette crise mais structurellement, tout à fait défaut », ajoute Etienne Vendy, président du centre public d’action sociale (CPAS) de Trooz. Les habitants du village, abandonnés, ont donc dû se débrouiller par eux-mêmes, ou avec l’aide de voisins, pour tenter de s’extirper de leurs maisons.

« Après plusieurs heures, les militaires ont fini par arriver », reprend Etienne Vendy. Le courant était trop puissant pour lancer des sauvetages en bateau. « Ils n’y allaient pas non plus en hélicoptère, car il pleuvait, déclare, non sans amertume, Fabien Beltran. Si les hélicos ne sortent pas sous la pluie, alors, en Belgique, quand sortent-ils ? »

Quant à la protection civile, « ils ont des moyens dérisoires », conclut le président du CPAS. Ce service fédéral de secours est au cœur d’une des polémiques les plus virulentes de cette crise. En 2017, Jan Jambon, le ministre de l’intérieur du gouvernement de Charles Michel, avait divisé par trois le nombre de casernes et réduit les effectifs de 30 %. Des services d’aide qui ont cruellement manqué ces derniers jours.

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