Façade effondrée, ingrédients à jeter: l’usine du chocolatier Galler, près de Liège (est de la Belgique), a pris ce week-end la mesure des dégâts causés par les inondations, qui ont saccagé le bâtiment et mis la production à l’arrêt.
A travers un mur à moitié écroulé, on distingue depuis le parking un amas d’ustensiles et de plans de travail.
Les intempéries historiques – qui ont ravagé le pays en milieu de semaine et fait au moins cinq morts et des dizaines de sinistrés dans la commune -, n’ont pas épargné ce grand nom du chocolat belge, l’un des fournisseurs brevetés de la Cour de Belgique avec Godiva ou Leonidas.
Dans les ateliers Galler, situés en bord de Vesdre à Vaux-sous-Chèvremont (sur la commune de Chaudfontaine), l’eau est montée jeudi à un mètre quatre-vingts de haut, balayant tout sur son passage.
« L’heure est au constat. La priorité maintenant est de sécuriser l’usine et de remettre l’électricité afin de savoir si les machines marchent encore, ou pas », explique Valérie Stefenatto, chargée de communication. Des experts sont attendus dimanche pour évaluer le préjudice.
Bottes en plastique aux pieds et téléphone à la main, la jeune femme de 34 ans arpente le parking de l’usine, où quelques-uns des 60 employés se sont réunis, assis sur des chaises en plastique.
Une odeur de chocolat flotte dans l’air, échappée de seaux éventrés qui contenaient les matières premières.
Des seaux de chocolat dans l’usine endommagée du chocolatier Galler, le 17 juillet 2021 à Vaux-sous-Chèvremont, en Belgique (AFP – François WALSCHAERTS)
« L’usine est ici depuis 1976. On n’avait jamais connu d’inondation à Vaux-sous-Chèvremont », soupire la communicante, employée de Galler depuis 15 ans.
– Conteneurs emportés –
Le préjudice financier de Galler est pour l’heure « impossible à évaluer » mais le stock de la chocolaterie – qui fabrique 1.700 tonnes de chocolat par an pour un chiffre d’affaire de « 30 millions d’euros hors pandémie » – a été épargné, gardé dans un entrepôt à Herstal, au nord de Liège.
L’usine du chocolatier Galler endommagée par les inondations, le 17 juillet 2021 à Vaux-sous-Chèvremont, en Belgique (AFP – François WALSCHAERTS)
« On ne sait pas encore combien de temps on pourra voir venir. Un, deux, trois mois, cela dépend si l’on choisit de favoriser certains marchés, belge ou européen », souligne Valérie Stefenatto.
L’usine avait fermé ses portes mercredi lorsque le niveau de l’eau commençait à monter. Les sacs de sable installés dans la foulée n’ont pas suffi à protéger les ateliers lorsque la Vesdre a débordé quelques heures plus tard.
Les flots ont emporté plusieurs conteneurs de l’usine et déplacé l’immense camion de livraison de 10 mètres de long, garé sur le parking.
A Vaux-sous-Chèvremont, comme dans le reste de la région, d’importants travaux de déblaiement et de reconstruction ont été entamés samedi, alors que le beau temps et le reflux des eaux ont permis de mesurer l’ampleur des dégâts.
Les inondations historiques ont fait au moins 27 morts en Belgique, selon un dernier bilan samedi soir, et les autorités restaient toujours sans nouvelles d’une centaine de personnes.
L’usine du chocolatier Galler endommagée par les inondations, le 17 juillet 2021 à Vaux-sous-Chèvremont, en Belgique (AFP – François WALSCHAERTS)
Des milliers de sinistrés ont subi d’importants dégâts matériels, perdant leurs effets personnels, les souvenirs d’une vie, leur mobilier ou parfois leur domicile…
« On a des collègues qui ont tout perdu », glisse Valérie Stefenatto, qui ajoute : « pour se relever, il faut se concentrer sur le moral des troupes. »
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