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L’UE se prépare à sanctionner les responsables du naufrage du Liban

Le ministre français du commerce extérieur, Franck Riester, et l’ambassadrice de France au Liban, Anne Grillo, le 13 juillet, lors de la visite du port de Beyrouth,  dévasté par une explosion le 4 août 2020. HASSAN AMMAR / AP

Apres des semaines d’hésitations et de débat en interne, les pays membres de l’Union européenne (UE) sont tombés d’accord pour punir les dirigeants libanais à l’origine du naufrage politique et économique du pays du Cèdre. A l’issue d’une réunion des ministres des affaires étrangères des Vingt-Sept, tenue lundi 12 juillet à Bruxelles, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a déclaré qu’un consensus avait été trouvé « pour mettre en place un cadre juridique de sanctions ».

Ces mesures – dont on ne sait pour l’instant ni la forme qu’elles prendront ni qui elles viseront – devraient entrer en vigueur d’ici à la fin du mois, avant la commémoration de la funeste explosion du 4 août, dans le port de Beyrouth, qui a fait plus de deux cents morts. Avec cet arsenal juridique, l’UE entend se doter d’« un outil de pression sur les autorités libanaises pour qu’elles avancent dans la composition du gouvernement et dans la mise en œuvre des réformes », a précisé Jean-Yves Le Drian, qui a déploré que le Liban soit « en train de s’autodétruire ».

Le pays du Cèdre s’enfonce depuis bientôt deux ans dans une crise économique d’une brutalité inouïe, fruit de l’incurie et de la corruption des gouvernements qui se sont succédé depuis la fin de la guerre civile, en 1990. Ce cataclysme, marqué par la chute libre de la monnaie nationale et une hyperinflation, est exacerbé par l’immobilisme de la classe politique.

Caisses vides

Les partis confessionnels qui monopolisent le pouvoir depuis trente ans ne sont toujours pas parvenus à former un gouvernement susceptible de remplacer le cabinet d’Hassan Diab, démissionnaire depuis la déflagration du 4 août. Les négociations butent sur l’antagonisme, mi-politique mi-personnel, opposant le premier ministre désigné, Saad Al-Hariri, chef de file du camp sunnite, au chef de l’Etat, Michel Aoun, et à son gendre, l’ancien ministre des affaires étrangères, Gebran Bassil, patron du principal parti chrétien.

L’absence d’un exécutif fonctionnel prive le Liban, dont les caisses sont pourtant vides, d’un prêt du FMI et des onze milliards de dollars d’aide qui lui ont été promis lors de la conférence CEDRE, organisée à Paris en 2018. L’allocation de ces fonds est conditionnée à des réformes de gouvernance, auxquelles l’oligarchie politico-financière libanaise se refuse. En conséquence, plus de 50 % de la population a basculé sous le seuil de pauvreté et selon l’Unicef, 30 % des enfants du pays se sont couchés le ventre vide ou ont sauté des repas en juin.

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