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Remaniement en Inde, à l’approche de scrutins déterminants pour la droite nationaliste

Le premier ministre indien Narendra Modi présente son nouvel exécutif, le 7 juillet 2021 à New Delhi. AP

Le message le plus important du remaniement gouvernemental intervenu en Inde mercredi 7 juillet est venu des ministres sortants, plus que des entrants. Deux ans après sa reconduction triomphale au pouvoir en mai 2019, Narendra Modi a recomposé son exécutif en profondeur. Le premier ministre cherche à reprendre la main, après avoir été sévèrement critiqué pour sa gestion de l’épidémie de Covid-19 et pour le climat de répression qui règne dans un pays considéré aujourd’hui comme « une autocratie électorale » par de nombreux organismes internationaux.

Peu avant que le dirigeant nationaliste hindou ne dévoile sa nouvelle équipe, en fin de journée, pas moins de douze membres du gouvernement ont démissionné, et non des moindres. C’est le cas de Harsh Vardhan, qui détenait le portefeuille de la santé depuis mai 2019. Cet ORL de profession sert finalement de fusible au premier ministre, après la dévastation provoquée par le Covid-19. Lors de la première vague qui, au printemps 2020, qui avait jeté sur les routes des centaines de milliers de travailleurs migrants privés de revenus à cause d’un confinement d’une extrême dureté ; lors de la deuxième vague ensuite, en avril et en mai 2021, qui a mis le sous-continent à terre en raison de l’incapacité des hôpitaux à fournir suffisamment de lits et d’oxygène aux victimes du coronavirus. Au plus fort de la crise, l’Inde, aux prises avec une panique générale, aura détecté chaque jour plus de 400 000 cas et enregistré plus de 4 000 morts.

Le nouveau ministre de la santé, Mansukh Mandaviya, va avoir fort à faire pour préparer le pays, en quelques semaines à peine, à la troisième vague épidémique attendue pour le mois d’août, avec seulement 4,5 % de la population vaccinée pour l’instant.

Ce sénateur est réputé être dans les petits papiers de Narendra Modi, en tant qu’ancien apparatchik du Parti du peuple indien au pouvoir, le BJP, dans la région du Gujarat d’où est originaire le chef du gouvernement. M. Mandaviya, 49 ans, est diplômé de sciences politiques et s’est surtout illustré dans le passé par son activisme au sein de l’Akhil Bharatiya Vidyarthi Parishad, le syndicat étudiant de droite de la mouvance nationaliste hindoue. Il était jusqu’ici secrétaire d’Etat chargé de la chimie et des engrais.

Une nouvelle page

Autre démission abondamment commentée, celle de Ravi Shankar Prasad, ministre de la justice et des technologies de l’information. Cet avocat du Bihar était la bête noire des défenseurs des libertés, qui le jugeaient responsable des arrestations arbitraires d’innombrables voix dissidentes dans les milieux universitaires, associatifs et journalistiques.

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