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Renforcé en Arménie, Pachinian reste en position de faiblesse face à la Russie et à l’Azerbaïdjan

Chef de guerre vaincu après la défaite humiliante de l’Arménie face à l’Azerbaïdjan dans la guerre au Haut-Karabakh, Nikol Pachinian a pourtant été réélu haut la main, sept mois plus tard, aux élections législatives anticipées du dimanche 20 juin. S’il était donné favori, personne n’avait anticipé une victoire aussi large : le premier ministre arménien a obtenu près de 54 % des voix dès le premier tour, quand les analystes politiques et sondages le créditaient, au mieux, de 30 % à 40 %.

Son principal adversaire et ennemi juré, Robert Kotcharian, a dû se contenter de 21 % des suffrages, avec un taux de participation de 49 %. L’ancien président a beau dénoncer des « falsifications planifiées à l’avance » et refuser le reconnaître le résultat, les élections ont été qualifiées par les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) de « concurrentielles et bien organisées », et le dépouillement des bulletins « hautement transparent ».

Arrivé au pouvoir en 2018 après la pacifique et prodémocratique « révolution de velours », Nikol Pachinian s’était résolu à organiser ce scrutin sous la pression croissante de l’opposition, du président, de l’Eglise et de l’armée. Plus polarisés que jamais, les Arméniens avaient le choix entre quatre blocs électoraux et 22 partis – un record, mais la plupart étaient inconnus. Parmi les opposants à Nikol Pachinian, seul Robert Kotcharian, qui compte le président russe, Vladimir Poutine, parmi ses amis, faisait figure de rival sérieux. La campagne, véhémente, s’est d’ailleurs résumée à un combat entre les deux hommes.

Incompétent, impulsif et imprudent

La nette victoire du premier ministre sortant lui offre une nouvelle légitimité après des mois de crise politique et de démissions en cascade au sein de son gouvernement. A la surprise générale, il est arrivé en tête dans toutes les régions du pays, y compris dans le Siounik et le Guegharkounik, où les problèmes de sécurité à la frontière avec l’Azerbaïdjan laissaient pourtant penser qu’il y ferait un mauvais score. Comment expliquer un tel succès ?

Loin d’être un vote d’adhésion massive, la victoire de Nikol Pachinian tient avant tout au rejet de l’ancien régime, honni, qu’incarne Robert Kotcharian. L’ex-président, au pouvoir entre 1998 et 2008, reste profondément impopulaire auprès d’une grande partie des Arméniens, qui se souviennent d’un homme corrompu et autoritaire.

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