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La France reprend sa coopération avec l’armée malienne

Des soldats français de la force « Barkhane » ayant quitté leur base de Gao, au Mali, arrivent à Niamey, au Niger, le 9 juin 2021. JÉRÔME DELAY / AP

La France, dont plus de 5 000 militaires sont déployés au Sahel, va reprendre ses opérations conjointes avec les Forces armées maliennes (FAMa), a annoncé, vendredi 2 juillet, dans la soirée le ministère français des armées. Elle avait suspendu sa coopération bilatérale à la suite d’un second coup d’Etat au Mali en mai.

« A l’issue de consultations avec les autorités maliennes de transition et les pays de la région, la France prend acte des engagements des autorités maliennes de transition » endossés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et a « décidé la reprise des opérations militaires conjointes ainsi que des missions nationales de conseil, qui étaient suspendues depuis le 3 juin », a fait savoir Paris dans un communiqué.

Après un deuxième putsch en neuf mois qui a fait du colonel Assimi Goïta le chef de ce pays crucial pour la stabilité au Sahel, la France avait déclaré il y a un mois suspendre les opérations conjointes avec les forces maliennes, avec lesquelles elle coopère depuis des années contre les djihadistes.

En août 2020, un groupe de colonels avait poussé à la démission le président malien Ibrahim Boubacar Keïta. Les putschistes s’étaient ensuite engagés, sous la pression internationale, à une période de transition limitée à dix-huit mois et conduite par des civils. Mais le 24 mai, le colonel Goïta, resté le véritable homme fort de la transition, avait foulé aux pieds cet engagement en faisant arrêter le nouveau président, Bah N’Daw, et le premier ministre, Moctar Ouane. Il s’est depuis fait proclamer président de la transition par la Cour constitutionnelle.

La France « pleinement engagée aux côtés des pays sahéliens »

« La France reste pleinement engagée, avec ses alliés européens et américains, aux côtés des pays sahéliens et des missions internationales », pour combattre les groupes djihadistes qui sévissent au Sahel, a conclu, vendredi, le ministère des armées dans son communiqué.

Le président français, Emmanuel Macron, a récemment annoncé un prochain désengagement progressif de la France du Sahel. La force antidjihadiste « Barkhane » (5 100 hommes actuellement) va disparaître au profit d’un dispositif resserré, focalisé sur la lutte antiterroriste et l’accompagnement au combat des armées locales.

Mais « cette transformation ne signifie pas le départ du Sahel, ni que nous allons ralentir nos opérations de contre-terrorisme » dans la région, a souligné, plus tôt vendredi, la ministre des armées française, Florence Parly. « Nous avons collectivement, [nous les] Européens, une responsabilité de sécuriser le flanc sud de l’Europe. Il est essentiel de ne pas permettre que le Sahel – et plus largement l’Afrique – devienne une zone refuge et d’expansion pour ces groupes terroristes affiliés à Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] et Al-Qaida », a-t-elle jugé.

Pour réduire la voilure au Sahel, la France compte beaucoup sur la montée en puissance du groupement de forces spéciales européennes « Takuba », créé à l’initiative de Paris pour accompagner les unités maliennes au combat. « Aujourd’hui, nous ne voyons pas d’inflexions, de réticences ou de remise en cause liées à la situation » politique au Mali, a assuré Mme Parly, estimant « d’autant plus important que nous consolidions [le groupement] “Takuba” [amené à jouer] un rôle majeur dans les prochaines années ».

« Takuba » rassemble aujourd’hui au Mali 600 hommes, dont une moitié sont Français, les autres étant Estoniens, Tchèques, Suédois et Italiens. La Roumanie s’est également engagée à y participer.

Le Monde avec AFP

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