50 associations de protection animale, dont la Fondation 30 Millions d’Amis, demandent à la ministre de la Transition écologique et solidaire de réévaluer la réglementation relative aux espèces dites « nuisibles ». Le but ? Sauver des centaines de milliers d’animaux tués chaque année, à l’instar de la Fouine, du Renard ou du Geai des chênes.
« Inéquitable, biaisée et orientée exclusivement vers la destruction ! » A l’initiative de l’association Animal Cross, 50 organisations de protection animale – dont la Fondation 30 Millions d’Amis – alertent sur la réglementation en vigueur relative aux « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » (ESOD). Tous les trois ans, un arrêté ministériel définit, dans chaque département, la liste des espèces – considérées « nuisibles » – qui pourront être détruites quasiment toute l’année selon des méthodes cruelles. Une procédure de classement contestable à maints égards !
La réglementation ignore les services écosystémiques rendus par les espèces dites « nuisibles »
Des études scientifiques prouvent le rôle essentiel du renard.
M. Rubin – ASPAS
Ainsi, la réglementation ne prend nullement en compte les services écosystémiques rendus par ces espèces, pourtant démontrés par de nombreuses expertises. Par exemple, l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS) affirme disposer « de toutes les études scientifiques qui prouvent le rôle essentiel du renard, notamment pour le monde agricole ». Pour Madline Rubin, sa directrice, « si on persiste à le mettre dans ce classement, c’est parce qu’il est un concurrent des chasseurs de faisans et de perdrix ». Idem pour la belette dont l’utilité est incontestable : en se nourrissant de petits rongeurs, elle constitue un rouage essentiel pour la régulation.
Or, depuis la mise en place de la réglementation en vigueur en 2012, l’impact de la destruction, chaque année, de plus d’un million d’animaux appartenant à ces ESOD ne fait l’objet d’aucune évaluation !
Des espèces classées « nuisibles » malgré l’absence de dégâts significatifs et avérés
Certaines espèces sont même définies « susceptibles d’occasionner des dégâts » malgré l’absence de dégradations significatives et avérées ! « Le Geai des chênes ne provoque aucun dégât avéré », s’insurge Yves Verilhac, directeur de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO). En revanche, cet oiseau – parce qu’il cache des graines pour se nourrir et en oublie un certain nombre ! – s’avère très utile… au point d’être considéré comme « le premier « forestier » de France » ! De la même manière, les dégâts occasionnés sur les élevages par les belettes, fouines, martres ou putois se révèlent souvent marginaux. « La présence des mustélidés dans ce classement n’a pas lieu d’être, confirme M. Rubin. Un constat d’autant plus déplorable que le putois est classé sur la liste rouge des mammifères menacés en France par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Le Geai des chênes ne provoque aucun dégât avéré.
Y. Verilhac – LPO
Le classement ignore également la possibilité de recourir à des méthodes alternatives aux mises à mort, telles que les moyens de protection, dont l’utilité a déjà été démontrée sur le terrain. Sans oublier le non-respect des règles de composition des « commissions départementales chasse et faune sauvage », chargées de définir les listes d’ESOD . « Leur composition pourrait favoriser les chasseurs et piégeurs, au détriment des représentants de l’intérêt général que sont les représentants d’associations de protection de la nature », déplore de son côté l’association Animal Cross.
Mettre en place un « audit neutre » de la réglementation en vigueur et de son application
Raisons pour lesquelles les organisations signataires ont adressé à la ministre de la Transition écologique et solidaire un courrier visant à mettre en place – d’ici 2022 – l’audit neutre de la réglementation en vigueur et de son application. Malheureusement, aucune réponse n’a été obtenue à ce jour. D’où la volonté nouvelle de remettre à la ministre Barbara Pompili une pétition demandant la mise en place d’un tel audit. Celle-ci a déjà recueilli plus de 45 000 signatures. « Oui à une évaluation objective de l’efficience de la réglementation et de son application par nos institutions » !
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