Qualifiée avant même de jouer son troisième match, l’équipe de France a rendez-vous mercredi pour une revanche face au Portugal de Cristiano Ronaldo, qui l’avait privé du titre en 2016. Les Bleus ont une double mission : conserver la première place du groupe F et rassurer après leur décevant match nul face à la Hongrie (1-1).
Les champions d’Europe en titre face aux champions du monde. C’est le dernier choc du « groupe de la mort » de cet Euro. Sur le papier, c’est aussi le plus alléchant. Un duel au sommet entre les deux derniers finalistes du championnat d’Europe, le Portugal et la France. Toutefois, avant de croiser le fer, mercredi 23 juin, les deux équipes ne se trouvent pas dans la même situation : les hommes de Didier Deschamps sont déjà qualifiés tandis que le Portugal est toujours menacé d’élimination précoce en cas de lourde défaite.
Montrer un autre visage à Budapest
Sur les bords du Danube, la vie des Bleus n’a pas été un long fleuve tranquille. L’équipe de Hongrie, poussée par ses supporters, a mené la vie dure aux coéquipiers de Pogba et décroché un match nul, samedi 19 juin. Un exploit pour les Magyars, mais une contre-performance pour les Tricolores.
Les nuages et les critiques se sont accumulés entre le forfait définitif d’Ousmane Dembélé, l’inefficacité de Karim Benzema ou la gestion de Benjamin Pavard. Seul éclat de soleil : le dénouement dans les groupes B et C a profité à la France, qualifiée en huitième de finale avant même de disputer son dernier match de poule.
Un cadeau empoisonné : ces quatre points accumulés jusqu’à présent permettent, certes, aux Bleus de terminer parmi les meilleurs troisièmes de groupe dans le pire des cas, mais en tant que favoris et champions du monde, ils doivent aspirer à autre chose : envoyer un message aux autres sélections après la copie décevante rendue à Budapest et conserver la première place du groupe F.
En cas de deuxième place, la France pourrait redouter un huitième de finale plus corsé à Londres, potentiellement contre l’Angleterre, tandis qu’une première place lui permettrait d’affronter un adversaire plus abordable à Bucarest (Roumanie) – la Suisse, la Finlande ou l’Ukraine. En revanche, finir troisièmes du « groupe de la mort » serait synonyme pour les Bleus de duel contre la Belgique ou les Pays-Bas, à Séville ou à Budapest.
Le président de la Fédération française de football, Noël Le Graët, reste persuadé que le niveau des Français s’élèvera devant le Portugal, un « adversaire redoutable ». « Dans les grands matches, on a toujours une équipe de France très volontaire, très gagneuse », a-t-il déclaré.
Le Portugal au pied du mur
Face à eux, les Portugais sont également en quête de certitudes, après la claque reçue samedi face à l’Allemagne (4-2). « La prochaine mission, qui est très compliquée, est contre la France (…) nous voulons donner une meilleure image par rapport au dernier match », a déclaré Joao Moutinho, le relayeur de Wolverhampton.
La Seleçao aborde moins confortablement la confrontation au sommet face à la France. Un concours de circonstances défavorables et une lourde défaite pourraient obliger Ronaldo et ses partenaires à quitter prématurément la compétition. Seul une victoire ou un match nul éviterait à coup sûr cette infamie.
Et le Portugal a les armes pour, avec Ruben Dias, Bernardo Silva, Bruno Fernandes, Diogo Jota et surtout l’inoxydable Cristiano Ronaldo qui, à 36 ans, chasse le record d’Ali Daei comme meilleur buteur de l’histoire en sélection (107 buts, contre 109 pour l’Iranien).
0 – Cristiano Ronaldo has never scored against Germany (4 games), despite attempting 23 shots in 360 minutes of action. Only against France has the Portuguese forward played more times (6 games) for the national team without finding the back of the net. Problem? #EURO2020 #PORGER pic.twitter.com/7pU5qCqbjo
— OptaFranz (@OptaFranz) June 19, 2021
Pour la défense française, il s’agit de prolonger une anomalie : le quintuple Ballon d’Or a marqué contre une quarantaine de sélections différentes, mais jamais contre la France en six rencontres. Le statisticien Opta remarque d’ailleurs que la France est « l’adversaire qu’il a le plus souvent affronté sans parvenir à trouver la faille dans sa carrière toutes compétitions confondues, en club et en sélection ». Lors de la dernière rencontre en date, c’était déjà la charnière actuelle, Varane et Kimpembe, qui avait muselé l’homme aux multiples records.
Nouvelle chance pour le trident Mbappé-Benzema-Griezmann ?
Les deux défenseurs centraux semblent faire figure d’intouchables dans le 11 de Didier Deschamps. En revanche, le sélectionneur pourrait être tenté de remanier une partie de son équipe afin de ménager certains joueurs et de tester de nouvelles combinaisons.
Lucas Digne, qui avait remplacé Lucas Hernandez en latéral gauche face à la Hongrie, pourrait faire les frais de son retour. Le sélectionneur français apprécie particulièrement la « grinta » du défenseur du Bayern Munich. Sur le côté droit, la présence de Benjamin Pavard est en balance.
Sonné après un choc violent contre l’Allemagne, le défenseur du Bayern Munich a été au cœur des débats les jours suivants. Le risque d’une commotion cérébrale a été écarté par le corps médical, mais il a été de nouveau « victime d’une très mauvaise chute », selon les propres mots de Didier Deschamps, en tout début du match contre la Hongrie.
Sortir le champion du monde du « onze » de départ n’est pas sans risque : la doublure Léo Dubois n’apporte pas les mêmes garanties et Jules Koundé, plus à l’aise comme défenseur central, n’a encore jamais joué de match international. Une situation qui rappelle celle de… Benjamin Pavard justement, avant le Mondial-2018 et avec la suite que l’on sait.
Au milieu de terrain, Corentin Tolisso, très en vue lors de ses entrées en cours de match, pourrait se voir donner une chance en tant que titulaire à la place de Rabiot. Devant, en revanche, Antoine Griezmann, Kylian Mbappé et Karim Benzema sont attendus, malgré leur manque d’efficacité.
L’attaquant du Real Madrid n’a toujours pas fait trembler les filets depuis son retour surprise, en mai, chez les Bleus. « Il a envie de marquer comme Kylian ou moi, tu en as besoin pour te lâcher, te libérer », a reconnu Griezmann. Mais « dès qu’il va en mettre un, le robinet sera ouvert et ça va couler », promet le maître à jouer des Bleus.
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