La branche suisse de l’organisation écologiste Greenpeace exige des critères plus stricts pour les fonds durables, mettant en cause leur impact environnemental dans une étude publiée lundi qui a passé au crible 51 fonds suisses et luxembourgeois.
L’organisation écologiste a demandé à l’agence de notation suisse InRate, spécialisée dans l’évaluation des questions environnementales, sociales et de gouvernance d’entreprise (ESG), d’examiner une cinquantaine de fonds pour vérifier s’ils « ont bien un impact bénéfique », a-t-elle indiqué dans un communiqué, alors que la finance verte est en plein essor.
Les travaux se sont concentrés sur la Suisse dans la mesure où il s’agit d’un des plus grands centres financiers au monde pour la gestion de fortune et le Luxembourg où sont domiciliés de nombreux fonds d’investissement en Europe.
« On propose aux clients des produits de placement dont le nom et la description font penser à une influence positive sur l’environnement et la société, mais qui n’ont que rarement cet effet », affirme Larissa Marti, spécialiste des questions de finance et climat pour Greenpeace Suisse, citée dans le communiqué, mettant en garde contre le « Greenwashing » (écoblanchiment).
L’étude a examiné ces 51 fonds durables en les comparant à des fonds classiques sur la base de données datant d’octobre 2020.
Ils étaient évalués notamment à l’aune d’un score moyen de leur impact ESG, une mesure de leur intensité carbone ainsi qu’une mesure en pourcentage des revenus dans leur portefeuille provenant d’activités dommageables pour l’environnement, comme l’agriculture avec les engrais et pesticides, les combustibles fossiles, l’énergie nucléaire ou encore les mines et métaux et transports les plus polluants.
Si leur score ESG est généralement meilleur, la différence n’est toutefois pas significative selon cette étude, l’écart avec les fonds classiques se limitant à 13%.
Ces fonds durables sont également moins impliqués dans des activités pour lesquels les risques pour l’environnement sont facilement mesurables, telles la production de ciment ou l’armement, mais ne présentent pas de « différences pertinentes » par rapport aux fonds classiques sur d’autres activités dommageables pour l’environnement, note aussi l’étude.
Seul point clairement positif, ces fonds se tiennent nettement plus à l’écart des grandes controverses environnementales, telles que la déforestation ou les marées noires, avec un écart très significatif par rapport aux fonds classiques.
Parmi leurs grandes lacunes, ces fonds procèdent par exclusion d’activités à risques, mais « peinent à rediriger plus de capitaux vers des activités économiques durables », juge Greenpeace, qui exige des critères plus stricts leur soient appliqués en particulier à l’heure où le Conseil fédéral (gouvernement) veut faire de la Suisse une place de référence pour la finance durable.
Fin mai, la branche suisse du World Wildlife Fund (WWF) avait elle aussi appelé à plus de transparence sur les produits financiers dans une étude proposant un classement des banques suisses pour suivre leurs progrès de développement durable.
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