Publié le : 19/06/2021 – 07:57
L’Arménie élit dimanche son Parlement lors de législatives anticipées convoquées par le Premier ministre Nikol Pachinian, affaibli par sa défaite contre l’Azerbaïdjan, ennemi héréditaire, en automne 2020.
Les arméniens sont appelés aux urnes, dimanche 20 juin, lors de législatives anticipées, en pleine crise politique. Le Premier ministre Nikol Pachinian, porté au pouvoir par une révolution pacifique en 2018 grâce à sa promesse de chasser les élites corrompues du gouvernement de cette ex-république soviétique du Caucase, est en grande difficulté depuis le conflit perdu au Nagorny Karabakh à l’automne 2020.
Un cessez-le-feu a mis fin à six semaines de combats, qui ont fait près de 6000 morts, mais Erevan a dû céder des territoires sous son contrôle depuis une trentaine d’années, décision qui a suscité d’importantes manifestations et des appels à la démission de Nikol Pachinian.
Face à cette mobilisation, mais aussi en raison d’un conflit avec l’état-major militaire, le Premier ministre, qualifié de « traître » par l’opposition, a fini par convoquer des législatives anticipées.
L’opposition mobilisée
Une vingtaine de milliers de personnes se sont rassemblées vendredi sur la place centrale d’Erevan pour soutenir le principal candidat d’opposition Robert Kotcharian, au dernier jour d’une campagne serrée et tendue les législatives anticipées de dimanche en Arménie.
Selon des estimations de l’AFP, il s’agit d’un nombre similaire ou légèrement supérieur par rapport au rassemblement de partisans du Premier ministre sortant Nikol Pachinian qui s’étaient retrouvés la veille au même endroit. « Kotcharian »!, ont scandé les manifestants de tous âges dont des familles avec enfants. Ils brandissaient des drapeaux arméniens, russes et ceux de la formation politique de Robert Kotcharian, 66 ans, qui a dirigé cette petite ex-république soviétique du Caucase de 1998 à 2008.
« Nous sommes venus régler les problèmes » de sécurité et de la pauvreté, « le pouvoir actuel n’est pas capable de les résoudre », lancé le candidat devant la foule. Il a appelé ses compatriotes à veiller au dépouillement des voix pour que les autorités « ne volent pas nos voix ».
« Nous faisons confiance à Kotcharian, nous lui confions nos vies et le futur de notre nation », a déclaré à l’AFP une manifestante enthousiaste, Medea Petrossian, médecin.
La peur d’affrontements
Alors que Nikol Pachinian a d’ores et déjà appelé ses supporters à se réunir lundi sur la place centrale pour fêter sa victoire, beaucoup craignent des affrontements entre les deux partis les plus puissants.
D’autant que l’Arménie est habituée aux soulèvements post-électoraux. Avant la révolution de 2018, Nikol Pachinian, un ancien journaliste, avait été incarcéré pendant près de deux ans pour son rôle dans des manifestations réprimées dans le sang en 2008. L’accord de cessez-le-feu négocié par Vladimir Poutine et le déploiement de soldats de la paix russes ont permis à Erevan de garder l’essentiel du Nagorny Karabakh, région azerbaïdjanaise peuplée en majorité par des Arméniens.
Mais l’Arménie a perdu de larges territoires tout autour de la région et vu l’Azerbaïdjan revenir à sa frontière, ce qui a entraîné des accrochages militaires ces dernières semaines. Environ 2,6 millions d’électeurs arméniens sont appelés aux urnes pour élire au moins 101 députés pour cinq ans. Quatre blocs électoraux et 22 partis – un record – sont en lice. Si aucune majorité ou coalition majoritaire n’émerge dimanche, un second tour devra être organisé le 18 juillet entre les deux partis ayant obtenu le meilleur score.
Avec AFP
L’article L’Arménie se prépare à des législatives sous tension est apparu en premier sur zimo news.