Elles sont la seule nouveauté de ces élections législatives, les premières à se tenir depuis la chute du président Abdelaziz Bouteflika, en avril 2019 : 1 208 listes indépendantes se présentent ce samedi 12 juin à la députation, au terme d’une campagne morne, marquée par la répression des militants du Hirak. Ce chiffre, inédit, dépasse le nombre des listes émanant des partis politiques (1 080), selon les données de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), chargée de l’organisation du scrutin.
En outre, la nouvelle loi électorale, adoptée en mars 2021, exige qu’au moins la moitié des candidats de chaque liste soient âgés de moins de 40 ans, tandis qu’un tiers doivent avoir un niveau universitaire. Autant de critères qui poussent à la diversité.
Parmi les listes sans étiquette figure L’Union des associations pour une Algérie juste, une formation composée de 32 candidats. L’une des colistières, Nadia Aït Zaï, avocate et militante féministe de 68 ans, reçoit au Ciddef, sa fondation pour l’égalité créée en 2002, dont les bureaux jouxtent l’imposante cathédrale du Sacré-Cœur, dans le centre de la capitale.
Si elle a choisi une liste sans étiquette, c’est avant tout parce qu’elle ne se retrouve pas dans les idées des partis politiques, dit-elle. « Avec une liste indépendante, on se met hors idéologie. Nos valeurs sont universelles. Ce qui nous anime tous, c’est de construire une Algérie juste, contribuer à une meilleure prise en charge des citoyens, des jeunes, des femmes », explique celle pour qui la candidature à la députation est le prolongement d’un parcours militant de quatre décennies.
Pas eu vraiment de campagne
Ce choix est pourtant loin de faire l’unanimité. Le scrutin, boycotté par la majorité des formations d’opposition, devrait être boudé par une bonne partie de la population. « Comme pour l’élection présidentielle [décembre 2019] et le référendum constitutionnel [novembre 2020], le taux d’abstention est la seule certitude », soutient le politologue Rachid Grim. Le 1er novembre 2020, seuls 23,7 % des électeurs algériens avaient participé au scrutin pour la réforme de la Constitution.
« De campagne, il n’y en a pas réellement eu », poursuit-il, rappelant que les partis traditionnels, surtout le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), qui composaient l’ancienne alliance au pouvoir, n’ont « pas pu tenir de campagne de proximité » en raison du contexte de protestation sociale.
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