Joe Biden a rompu mardi les âpres négociations menées avec un groupe de sénateurs républicains sur son vaste plan d’investissements dans les infrastructures, un mauvais signe pour les discussions qui se poursuivent néanmoins avec d’autres parlementaires dans l’opposition.
Si la Maison Blanche continue d’espérer, publiquement, parvenir à un accord, les différends restent nombreux, et profonds.
Les démocrates étudient donc en parallèle une voie qui leur permettrait d’approuver le texte avec leur seule majorité, très étroite. Une option qui nécessiterait elle aussi de parvenir à un délicat consensus entre l’aile gauche et les centristes.
Au cours de semaines de négociations avec un premier groupe de sénateurs républicains, Joe Biden avait largement réduit la voilure de son plan d’infrastructures.
Des plus de 2.000 milliards de dollars présentés en mars, il était descendu à 1.700 milliards de dollars en mai, puis avait avancé une offre encore plus basse la semaine dernière, à environ 1.000 milliards de dollars de nouvelles dépenses.
Le sénateur républicain Mitt Romney au Capitole à Washington, le 8 juin 2021 (GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP – Samuel Corum)
Les républicains eux avaient proposé près de 1.000 milliards mais les deux groupes restaient irréconciliables sur plusieurs points cruciaux, notamment la façon de financer ces investissements.
Les remerciant pour les négociations, Joe Biden a « exprimé sa déception de voir qu’alors qu’il était disposé à réduire son plan de plus de 1.000 milliards de dollars, le groupe républicain n’avait augmenté ses propositions de nouveaux investissements que de 150 milliards de dollars », a écrit la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki, dans un communiqué.
Joe Biden s’est désormais tourné vers un autre groupe de parlementaires, dont font notamment partie les démocrates centristes Kyrsten Sinema et Joe Manchin et les républicains Mitt Romney et Bill Cassidy, pour de nouvelles négociations.
« Dès le premier jour, le président a affiché clairement ses deux lignes rouges: il n’augmentera pas les impôts pour les Américains qui gagnent moins de 400.000 dollars (par an) et il n’acceptera pas que l’inaction résulte » de ces négociations, a affirmé Jen Psaki.
De son côté, la sénatrice républicaine Shelley Moore Capito, qui avait mené les négociations, s’est dite « déçue », notamment parce que Joe Biden avait continué à proposer « des hausses d’impôts pour financer » le plan, auxquelles les républicains sont farouchement opposés.
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