En moins de vingt-quatre heures, deux incidents d’envergure ont frappé l’Iran et porté un coup dur aux infrastructures et au potentiel militaire du pays. Dans la soirée de mercredi 2 juin, un feu s’est déclaré dans une raffinerie de pétrole située dans le sud de Téhéran, la capitale. Quelques heures plus tôt, dans la nuit de mardi à mercredi, le plus grand navire de guerre de la marine avait lui aussi pris feu avant de couler dans le golfe d’Oman dans des circonstances inexpliquées. Les deux incidents surviennent dans un contexte de tensions entre l’Iran et ses rivaux régionaux, notamment Israël, et en pleine campagne présidentielle.
Dans la raffinerie, l’incendie s’est déclaré « dans les réservoirs de gaz liquéfié », selon le gouverneur de Shahr-e-Rey (un département de la province de Téhéran), Hossein Tavakoli. Le chef de la cellule de crise de la capitale iranienne, Mansour Darajati, a rejeté l’hypothèse qu’une « explosion » soit à l’origine de l’incident. Les responsables de la raffinerie ont également écarté la piste d’un « sabotage ». Jeudi matin, l’incendie n’avait toujours pas été maîtrisé.
Pendant plusieurs heures, d’immenses colonnes de fumée se sont élevées dans le ciel, suscitant l’inquiétude des habitants de Téhéran qui diffusaient sur Internet des images de l’incendie. La mairie du quartier a même dû demander aux habitants des alentours de quitter leur logement. La raffinerie, inaugurée en 1968, produit 250 000 barils de carburant par jour et subvient à environ 17 % à 20 % des besoins énergétiques du pays. A en croire les autorités iraniennes, l’installation devrait rapidement se remettre à fonctionner normalement, et aucune inquiétude ne pèse sur les approvisionnements.
Suspicion à l’égard d’Israël
L’incident de Téhéran s’est déclaré après le naufrage du plus grand navire militaire iranien, le Kharg, après que des secouristes ont tenté en vain, pendant de longues heures, de contenir un feu à bord, d’origine pour le moment inconnue. Le Kharg, long de plus de 200 mètres, et utilisé pour ravitailler d’autres navires en mer ou pour des exercices d’entraînement, a coulé près du port de Jask, à 1 270 kilomètres au sud-est de Téhéran, dans le golfe d’Oman, près du détroit très stratégique d’Ormuz.
Selon les médias iraniens, lesquatre cents marins et élèves officiers qui étaient à bord ont réussi à évacuer. Parmi eux, trente-trois ont été blessés. Pour le moment, l’Iran n’a donné aucune explication sur les causes de l’incendie de ce navire, capable, aussi, de transporter des hélicoptères et des cargaisons lourdes, telles que du matériel militaire, ce qui rend suspect son naufrage. Une enquête a été ouverte.
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