Le gouvernement a tranché: les soldes d’été seront reportés, mais seulement d’une semaine, et pas allongés, ce qui ménage la chèvre et le chou entre des petits commerces partisans d’un décalage plus important et les grandes enseignes favorables au maintien de la date initiale.
« Il est sage, surtout au regard du regain de consommation actuel, (de ne) pas décaler exagérément la date des soldes. Je propose qu’elle soit décalée au 30 juin », a annoncé jeudi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire sur France Inter.
Quelques heures plus tard, le ministre chargé des PME Alain Griset a confirmé l’annonce dans un communiqué, précisant que les soldes dureront quatre semaines. Cette décision « permettra de concilier au mieux (les) intérêts » des commerçants et des consommateurs, estime le gouvernement.
L’épidémie de Covid-19 a une nouvelle fois perturbé l’activité des commerçants, leur laissant sur les bras des stocks importants, en particulier dans l’habillement. C’est une « décision raisonnable », a salué sur Twitter l’Alliance du Commerce, qui représente notamment les grandes enseignes du centre ville (Galeries Lafayette, Printemps) et de grandes marques de l’habillement ou de la chaussure.
Elle « permet soutien de l’activité, écoulement des stocks, reconstitution de la trésorerie, dans l’attente des aides, et clientèle pouvant + se faire plaisir », écrit l’organisation.
Déjà, les soldes d’été de l’an dernier, puis les soldes d’hiver, avaient été décalés, respectivement d’un mois et de deux semaines, surtout à la demande des petits commerçants qui souhaitaient vendre plus longtemps au prix fort après les fermetures imposées durant les confinements.
Cet hiver, leur durée avait aussi été augmentée de deux semaines, pour prolonger la période de déstockage.
« On a beaucoup échangé (…) avec les représentants des commerçants, avec les grandes enseignes. Je sais que beaucoup de petits commerces disent qu’il faut retarder les soldes. Ce que je constate, c’est que (…) l’année dernière on les avait repoussés à la mi-juillet, le résultat n’avait pas été probant », a argumenté Bruno Le Maire jeudi.
Cela avait notamment fait du tort aux commerces parisiens: début juillet, la capitale était vidée de nombreux habitants partis en vacances, et les touristes étaient peu nombreux.
Au moment où la consommation des ménages reprend avec la réouverture des commerces, le ministre a estimé que ne pas trop décaler les soldes permettrait de « profiter justement de ce rebond de la consommation des Français ».
– Bond des ventes de vêtements –
Entre mercredi et dimanche dernier, soit les cinq premiers jours de réouverture, les ventes d’habillement ont ainsi progressé de 90% par rapport à la même période de 2019, a indiqué Bruno Le Maire.
Cela fait des semaines que le gouvernement échangeait avec les professionnels, et les avis divergeaient entre grands et petits commerçants.
L’Alliance du commerce avait demandé « le maintien de la date » au 23 juin. Elle craignait de « perdre la clientèle située dans les grandes agglomérations » et arguait qu’un décalage encouragerait les offres promotionnelles avant le coup d’envoi des « vrais » soldes.
A l’inverse, la Confédération des commerçants de France (CDF), représentant des petits commerces indépendants, militait pour un décalage au 15 juillet, avec un maintien de la période à 4 semaines.
Elle souhaitait que les commerces puissent vendre « pendant quelques semaines au moins » les produits de la saison en cours « au juste prix, sans remise », estimant ne pas être en mesure de concurrencer les géants de la distribution en termes de promotions.
Dans ses récents échanges avec les professionnels, le gouvernement envisageait de différencier la période des soldes en fonction des territoires. Le gouvernement n’a pas évoqué cette piste jeudi.
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