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Au Danemark, une vidéo confronte la société au racisme

Ce devait être un après-midi tranquille en famille, dans le port de Kastrup, dans le sud de Copenhague, samedi 22 mai. Kodes Hamdi, son mari et leurs deux jeunes enfants se promènent au bord de l’eau, quand un homme les insulte. L’enseignante de 28 ans, d’origine kurde, sort son portable et se met à filmer. Le lendemain, elle poste la vidéo sur son compte Facebook.

Depuis, la scène tourne en boucle sur les réseaux sociaux : « Regardez un peu la couleur de votre peau. Vous êtes jaunes. Vous n’avez rien à faire ici. Pourquoi vous ne déguerpissez pas dans votre pays », vocifère l’homme, qui répète : « Vous êtes des invités ici. Rentrez chez vous. » Kodes Hamdi et son mari lui tiennent tête, sous le regard terrifié de leurs enfants. Ils finissent par appeler la police et portent plainte. Depuis, l’homme s’est excusé auprès de la famille. Dans le journal Extra Bladet, Il a expliqué qu’il était ivre et n’avait pas réfléchi à ce qu’il disait, regrettant que l’incident ait pris de telles proportions.

Car, au Danemark, la vidéo semble avoir touché une corde sensible. Même la première ministre, Mette Frederiksen, l’a commentée. Sur Instagram, la chef de file des sociaux-démocrates a salué, mardi, le « courage » des parents, qui ont osé « réagir ». « Nous avons tous la responsabilité de nous opposer au racisme, à la haine et à la discrimination. Cela n’a pas sa place au Danemark », a-t-elle affirmé.

Pourtant, certains n’hésitent pas à pointer du doigt la responsabilité de son gouvernement et de sa politique migratoire, menée avec le soutien de la droite et de l’extrême droite. Profitant d’une accalmie sur le front de la pandémie, le ministre de l’immigration et de l’intégration, Mattias Tesfaye, a multiplié les annonces, ces dernières semaines, avec un seul objectif, ouvertement déclaré : réduire au maximum le nombre d’immigrés et de réfugiés au Danemark.

Projet de sous-traitance de l’asile

Ainsi, des Syriens ont vu leur permis de résidence révoqué, au prétexte que la situation sécuritaire dans la région de Damas s’était suffisamment améliorée pour permettre leur retour. Le gouvernement a durci les conditions de naturalisation et relancé le plan « ghetto », mis en place par le gouvernement libéral-conservateur, qui fixe à 30 % la population d’origine non occidentale dans les quartiers les plus défavorisés. Il a également présenté un projet de loi afin de sous-traiter l’asile à des pays tiers, comme le Rwanda, où Mattias Tesfaye s’est rendu en avril.

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