C’est une tribune parue mardi soir 18 mai sur le site du Figaro qui interroge. Un texte virulent qui reprend certaines lignes forces de la droite dure israélienne, à savoir considérer Israël comme un avant-poste occidental face au terrorisme islamiste, et qui réfute, en creux, la capacité des Palestiniens à revendiquer des droits politiques. Ainsi, le texte n’évoque pas les Palestiniens, mais parle de « peuple arabe de Palestine ».
Un texte, enfin, signé par soixante-seize personnalités, dont l’ancien premier ministre socialiste (2014-2016) Manuel Valls, le philosophe et ex-ministre de l’éducation (2002-2004) Luc Ferry, la démographe Michèle Tribalat, Philippe Val, l’ancien patron de Charlie-Hebdo.
Mais aussi par Bat Ye’or, intellectuelle britannique, égérie de l’extrême droite post-11-Septembre, autrice du pamphlet Eurabia (Jean-Cyrille Godefroy, 2006). Dans ce livre, elle accuse les élites européennes de renoncer à leurs racines judéo-chrétiennes et de livrer leurs peuples à une nouvelle « dhimmitude ». Ou par Gilles-William Goldnadel, avocat médiatique proche de la droite la plus dure, voire de l’extrême droite. Me Goldnadel fut d’ailleurs le conseil de Bat Ye’or.
Intitulé « Ceux qui menacent Israël nous menacent aussi », le texte dénonce la couverture médiatique « surréaliste » du conflit qui renverrait « dos-à-dos les belligérants », mais aussi la dérive « islamo-gauchiste » de certains partis politiques. « Les tentatives d’excuser ou de justifier la violence islamiste qui serait la conséquence d’une juste colère des humiliés, des “spoliés”, des opprimés sont infondées et mensongères. (…) En affrontant la figure avancée de l’islamisme à Gaza, Israël contribue à la défaite d’un totalitarisme islamique qui sévit aussi sur notre territoire », peut-on ainsi lire.
Un « salon néoconservateur »
A l’origine de sa rédaction, l’avocate Caroline Valentin. Se présentant comme « orpheline politiquement », elle fut tour à tour socialiste puis sarkozyste. Aujourd’hui, elle estime « que la gauche a abandonné les gens qu’elle devait défendre et protéger ». Elle attend une personnalité politique qui « remette en cause l’oligarchie, le système » et qui « condamne les salaires maintenus à la baisse par l’immigration ».
Régulièrement, elle organise chez elle un « salon ». « On pourrait le qualifier de néoconservateur », explique le documentariste Michaël Prazan, signataire de la tribune. Lui, comme toutes les personnes contactées, affirme ne pas appartenir à ce « salon ». Mme Valentin reste obscure sur ses membres car, selon elle, « des journalistes mal intentionnés pourraient en déduire des accointances qui n’existent pas » : « Ce sont des réunions informelles, pas un organisme politique ou militant. »
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