Zapping Onze Mondial Onze d’Or : l’équipe-type de notre journaliste Antoine Chirat
Le 19 mai 1991, la Sampdoria est championne d’Italie. Au coup de sifflet final de la dernière journée de championnat face à Lecce – où jouait Antonio Conte -, le stade Marassi (désormais nommé Luigi-Ferraris) et la ville de Gênes se transforment en un flamboiement de drapeaux blucerchiate à l’effigie du tricolore italien. C’était l’aboutissement d’un chef-d’œuvre initié par Vujadin Boskov, Gianluca Vialli et Roberto Mancini ou encore Gianluca Pagliuca. De toute une équipe. Mais surtout d’un homme : Paolo Mantovani, le président et père d’une « Samp » qui était passée de l’enfer de la Serie B au paradis d’un titre en Serie A.
Un succès acquis au nez et à la barbe des plus grands de la Péninsule : du Napoli de Maradona à la Juventus de Baggio, en passant par l’Inter de Matthäus et le Milan AC de Van Basten. La Sampdoria a peut-être remporté le championnat le plus difficile de tous les temps. Paradoxalement, cette équipe a sûrement perdue plus que ce qu’elle aurait pu gagner, et a gagné moins que ce qu’elle valait. Un seul scudetto, comme Cagliari (1970) et le Hellas Vérone (1985). Une seule Coupe d’Europe – la défunte Coupe des Coupes, en 1990 – soit beaucoup moins que Parme. Mais les doriani ont laissé une empreinte indélébile dans l’histoire du calcio.
« Gemelli del gol » et romantisme
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Gianluca Vialli (à gauche), Pietro Vierchwood (au centre) et Roberto Mancini (à droite), réunis pour fêter le titre.Credit Photo – Icon Sport
Il y eu quatre moments emblématiques. Déjà, les deux victoires contre le champion en titre, Naples, toutes deux 4-1. Le second succès, le 24 mars 1991 au Marassi, restera dans l’histoire comme le dernier but en Italie de Diego Maradona, qui huit ans plus tôt avait marqué son premier but en Serie A au… Marassi. Une belle manière de boucler la boucle. Enfin, les deux buts à San Siro. D’abord en novembre contre l’AC Milan, avec un but de Cerezo au bout d’une action de sept passes à une touche. Et puis le 5 mai 1991, face à l’Inter, avec le dribble de Vialli devant Zenga suivi du saut périlleux du numéro 9, le deuxième meilleur buteur de l’histoire des Doriani après Brighenti.
Le triomphe spectaculaire et féerique de la Sampdoria en 1991 était une rupture avec l’ordre établi, mais était aussi construit sur une unité et un esprit indestructibles. Cette victoire a été celle d’un collectif soudé, faisant tout de même ressortir certains héros. Roberto Mancini et Gianluca Vialli se sont ainsi emparés des buts et de la gloire. Après tout, ces deux joyaux offensifs ont été responsables de plus de la moitié des buts de la Sampdoria en Serie A cette saison-là. 31 sur 57 inscrits (19 pour Vialli, 12 pour Mancini) ! Un chiffre colossal. « Nous étions différents mais très soudés. Nous sommes devenus les gemelli del gol pour notre entente devant le but. Pour moi délivrer une passe décisive c’est comme marquer », a déclaré le « Mancio ».
Cette épopée glorieuse se poursuivra la saison suivante, avec une finale de Ligue des Champions perdue face au FC Barcelone. Mais qu’importe, l’essentiel est ailleurs. La Sampdoria a marqué à jamais les esprits, incarnant l’une des dernières versions du football romantique disparu avec l’arrêt Bosman. Les rues de Gênes se sont d’ailleurs colorées en l’honneur des Blucerchiati, pour célébrer cet anniversaire. Le trophée de l’époque ayant même été exposé sur la Piazza De Ferrari. Reste à savoir quelle sera la prochaine équipe, en dehors du triptyque dominant Milan-Turin-Rome, qui parviendra à lui succéder… si il y en a une, un jour.
Théo Sivazlian
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30 anni dallo scudetto della #Sampdoria: la coppa esposta in Piazza a Genova pic.twitter.com/pncrVvmo3s
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