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L’Europe se convertit en ordre dispersé aux passes sanitaires

Au Danemark, depuis le 21 avril, un « Coronapass » a été mis en place. Devant l’entrée du musée Glyptotek, à Copenhague, des employés contrôlent des visiteurs sur l’application de leur téléphone. CHARLOTTE DE LA FUENTE POUR « LE MONDE »

Certains pays ont pris les devants. D’autres sont en train de s’y mettre ou en discutent encore. Les passes sanitaires se généralisent en Europe, à mesure que le continent comble son retard en matière de vaccination contre le Covid-19. Non sans une certaine confusion. Si plusieurs Etats sont passés aux travaux pratiques afin d’organiser la vie « d’après » en multipliant les initiatives nationales, de nombreux autres attendent que l’Union européenne ait mis en place son propre « certificat vert » censé décongestionner les déplacements entre les pays membres, en particulier à l’approche de l’été.

Cependant, les discussions ont pris du retard en raison des désaccords entre le Parlement européen et les Etats membres. Trois grands sujets sont en attente d’un compromis : l’ouverture définitive des frontières aux personnes titulaires du certificat européen, sans aucune restriction ; la liste des vaccins éligibles pour garantir l’immunité des citoyens concernés ; et la gratuité éventuelle des tests requis de la part des non-vaccinés. Les négociations ont repris mardi 18 mai et pourraient être bouclées, dans le meilleur des cas, d’ici à jeudi…

Après avoir annoncé être le premier pays européen à lancer un passe sanitaire sur le modèle discuté dans les instances européennes, le 19 avril, le gouvernement français est en pleine phase de tests : d’une part, de son dispositif national, pour être utilisé lors des rassemblements de plus de 1 000 personnes à partir du 9 juin ; d’autre part, du certificat Covid-19 européen, dont l’entrée en vigueur aux frontières reste en principe prévue pour le 17 juin.

La compatibilité des passes

Le 12 mai, les autorités de cinq pays européens (France, Suède, Luxembourg, Croatie, Autriche) ont vérifié pour la première fois la compatibilité de leurs passes sanitaires domestiques, un enjeu de grande importance dans le contexte actuel. Concrètement, chaque soignant ou laboratoire habilité en Europe à délivrer un résultat de test de dépistage ou une attestation de vaccination s’est vu attribuer un identifiant, sous forme de clef publique de chiffrement. En France, celle-ci est certifiée sous la responsabilité du ministère de la santé et permettra aux agents de sécurité de grands festivals culturels, par exemple, de contrôler l’origine du passe sanitaire. Mais une copie de ces identifiants sera aussi envoyée à la Commission européenne : les douaniers allemands ou grecs pourront ainsi s’assurer de l’authenticité du passe, en quelques secondes, sans avoir à prendre contact directement avec les autorités françaises.

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