Le symbole ciblé est lourd de sens. Une tour de la ville de Gaza qui abritait les locaux de médias internationaux a été anéantie, samedi 15 mai, par une frappe annoncée quelques minutes avant par l’armée israélienne, tandis que les tirs de roquette vers la région de Tel-Aviv ont repris, tuant un Israélien.
L’immeuble de treize étages visé par l’aviation israélienne, qui venait d’être évacué, notamment par les équipes de la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera et de l’agence de presse américaine Associated Press (AP), s’est effondré.
Israel just bombed Al-Jalaa Building in #Gaza which is mostly media offices, on live television with the Israeli of… https://t.co/zEtjJAmIul
« Nous avons couru dans les escaliers depuis le 11e étage et regardons maintenant le bâtiment de loin, priant pour que l’armée finisse par se rétracter », avait tweeté, peu de temps avant le raid, Fares Akram, correspondant pour AP à Gaza.
And now bombs could fall on our office. We ran down the stairs from the 11th floor and now looking at the building… https://t.co/IahbG5Zbgy
L’aviation israélienne avait déjà réduit à néant, jeudi, une tour de plus de dix étages abritant des bureaux de la chaîne palestinienne Al-Aqsa, créée il y a quelques années par le Hamas.
« C’est une chose terrible, très triste, de cibler le bureau d’Al-Jazeera et les bureaux de presse », a déclaré Wael Al-Dahdouh, chef du bureau de la chaîne qatarie sur place. L’agence AP s’est quant à elle dite « choquée et horrifiée ».
Dans un communiqué, les forces israéliennes ont confirmé la frappe sur cet immeuble qui abritait, selon elles, « des entités appartenant au renseignement militaire de l’organisation terroriste Hamas » et accusé l’organisation islamiste de « délibérément installer des cibles militaires dans des zones ultrapeuplées », se servant, toujours selon l’armée israélienne, des civils comme « boucliers humains ».
Une famille palestinienne décimée
En dépit de l’intensification des efforts diplomatiques visant à mettre fin à six jours de combats entre Israël et les militants palestiniens à Gaza, près de 300 roquettes ont à nouveau été lancées dans la nuit de vendredi à samedi depuis Gaza en direction d’Israël, selon l’armée israélienne, qui a poursuivi ses raids, certains meurtriers, sur plusieurs sites dans l’enclave côtière sous blocus.
Dix Palestiniens, parmi lesquels deux femmes et huit enfants, membres d’une même famille, ont été tués à l’aube dans l’une de ces frappes sur le camp de réfugiés d’Al-Shati, situé dans la capitale de l’enclave, où vivent sous blocus israélien deux millions de Palestiniens.
Le Hamas, qui avait déjà tiré environ 300 roquettes dans la nuit, selon l’armée israélienne, a répliqué à ce raid dans la matinée en tirant une salve de roquettes sur le centre d’Israël, pour venger la frappe « contre des femmes et des enfants ». Un Israélien de 50 ans, au volant de sa voiture, a été tué par l’un de ces tirs dans la banlieue de Tel-Aviv, ont rapporté la police et les secours israéliens.
Alors que la flambée de violence entre Israël et les militants du Hamas à Gaza ne montre aucun signe d’accalmie après six jours de conflit, le dernier bilan des autorités palestiniennes fait état de 139 morts, parmi lesquels 39 enfants, et 1 000 blessés dans les bombardements israéliens sur l’enclave palestinienne.
Cette opération militaire israélienne, la plus importante depuis la guerre de 2014 avec le mouvement islamiste à Gaza, a commencé lundi, en réponse à un barrage de roquettes du Hamas sur Israël, tirées en « solidarité » avec le soulèvement palestinien sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est.
Depuis, plus de 2 300 roquettes ont été lancées sur le territoire israélien, tuant dix personnes, parmi lesquelles un enfant et un soldat, et faisant plus de 560 blessés. Selon l’armée, le bouclier antimissiles Dôme de fer en a intercepté plus de la moitié.
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