Cela fait près d’un an qu’au Royaume-Uni l’association « Covid-19 Bereaved Families for Justice UK », la principale association de proches des victimes du coronavirus, réclame une enquête indépendante sur la gestion de l’épidémie par le gouvernement conservateur britannique. Le pays détient un triste record européen, avec 127 629 morts, en prenant en compte les personnes diagnostiquées positives dans une période de vingt-huit jours avant leur disparition et même 151 765 disparus, en tenant compte des déclarations de décès. Cela fait également des mois que l’association des familles endeuillées réclame une audience à Boris Johnson, que ce dernier a, jusqu’à présent, toujours refusée.
Confronté à ces pressions répétées, mais aussi à celles de tous les partis d’opposition et même aux injonctions du chef de l’Eglise d’Angleterre, l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, le premier ministre britannique a fini par accepter, mercredi 12 mai depuis la Chambre des communes, « le principe d’une enquête indépendante », mais pas avant « le printemps 2022 »… « Nous devons être conscients de la quantité de ressources et de temps qu’une telle enquête va requérir », il ne faudrait pas détourner les personnels soignants de leur tâche, « alors que la menace des variants est toujours présente » et qu’« il y a un risque important d’une nouvelle vague à l’hiver prochain », a argué Boris Johnson.
Qui, comme pour se racheter, a aussi promis la création d’une commission de commémoration, chargée de réfléchir à la meilleure manière d’honorer les victimes du Covid-19, ainsi que « le sacrifice » des personnels soignants, car ce pays « a traversé un véritable trauma » durant l’épidémie, a insisté le dirigeant.
La réaction de l’association Covid 19 Bereaved Families for Justice UK ne s’est pas fait attendre. Elle a accueilli « avec un grand soulagement » l’annonce d’une enquête indépendante mais a déploré qu’elle ne commence qu’au printemps 2022 : « C’est tout simplement trop tard. » « Cela sonne comme du bon sens quand le premier ministre explique qu’il faut commencer l’enquête quand la pandémie sera terminée, mais des vies sont en jeu […] une enquête rapide à l’été 2020 [sur la gestion de la première vague] aurait pu sauver nos êtres chers qui sont morts durant la deuxième vague. »
L’association a pris l’initiative, en mars, d’un « mur de la mémoire du Covid » : ses volontaires ont peint 150 000 cœurs rouges et roses sur 500 mètres de mur longeant la rive droite de la Tamise, juste en face du palais de Westminster. Ce lieu de promenade très apprécié des Londoniens, a déjà été visité par nombre de personnalités. Boris Johnson y est passé en catimini un soir d’avril, loin des caméras de télévision. « J’ai été profondément ému » par le mur, a affirmé le premier ministre, mercredi, sans confirmer s’il allait enfin rencontrer les représentants des familles en deuil. Mais « bien sûr », elles seront consultées concernant la composition de la future commission d’enquête.
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