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Scandale Greensill: le fondateur devant les parlementaires britanniques

Lex Greensill, fondateur de la société financière en faillite Greensill, passe mardi sur le grill de la commission du Trésor du Parlement britannique qui cherche à faire la lumière sur ce scandale aux nombreuses retombées politico-économiques.

Il sera suivi jeudi par l’ex-Premier ministre David Cameron, ancien conseiller de Greensill.

Lex Greensill apparaîtra en face des députés mardi à 15H00 GMT tandis que M. Cameron se présentera jeudi à 13H30 GMT.

« La commission est déterminée à répondre à la question de savoir si le Trésor a répondu de manière appropriée au lobbying pour le compte de Greensill Capital, y compris celui porté par David Cameron », avait expliqué la semaine dernière le député conservateur Mel Stride, son président.

L’objectif sera également de tirer les enseignements de la faillite de Greensill et ses conséquences sur le fonctionnement du système financier.

David Cameron, le 2 février 2016, alors qu'il était Premier ministre, lors d'une visite à l'usine Siemens de Chippenham, dans l'ouest de l'Angleterre (POOL/AFP/Archives - Ben PRUCHNIE)

David Cameron, le 2 février 2016, alors qu’il était Premier ministre, lors d’une visite à l’usine Siemens de Chippenham, dans l’ouest de l’Angleterre (POOL/AFP/Archives – Ben PRUCHNIE)

Le nom de l’homme d’affaires australien de 44 ans, resté très discret depuis la faillite, restera associé à l’une des affaires financières les plus retentissantes de ces dernières années.

Ce fils d’une famille de planteurs de canne à sucre a fondé Greensill en 2011, une société financière spécialisée dans les prêts à court terme aux entreprises pour qu’elles paient leurs fournisseurs, et qui parvient vite à séduire le gotha de la finance.

Sa société a grandi à l’abri des regards mais le château de cartes a fini par s’effondrer, la pandémie ayant fragilisé des clients et donc la fiabilité des créances sur lesquelles est bâti son modèle. A cela se sont ajoutés des doutes sur l’opacité de sa structure et des soupçons de fraude comptable.

La branche opérationnelle a déposé le bilan au Royaume-Uni en mars, tandis que la maison-mère enregistrée en Australie a été liquidée en avril.

– Lobbying intense –

Le ministre des Finances Rishi Sunak lors d'une visite à l'Ecole d'art de Hartlepool, dans le nord-est de l'Angleterre, le 30 avril 2021 (POOL/AFP/Archives - LEE SMITH)

Le ministre des Finances Rishi Sunak lors d’une visite à l’Ecole d’art de Hartlepool, dans le nord-est de l’Angleterre, le 30 avril 2021 (POOL/AFP/Archives – LEE SMITH)

L’affaire a eu des retombées politiques au Royaume-Uni et a ravivé le débat sur les liens étroits dans les hautes sphères politico-financières.

Une enquête indépendante a par ailleurs été lancée par le Premier ministre Boris Johnson.

David Cameron est en particulier vertement critiqué pour ses activités de lobbying intense auprès du gouvernement britannique pour le compte de Greensill, dont il était conseiller.

Le ministre des Finances Rishi Sunak a lui admis avoir « fait pression » sur ses équipes pour examiner la requête de M. Cameron pour le compte de Greensill, qui cherchait à bénéficier de subsides gouvernementales dédiées à aider les PME face à la crise, mais in fine sans succès.

Le scandale Greensill a également eu des conséquences directes sur ses clients, au premier rang desquels GFG, l’empire des métaux du milliardaire indo-britannique Sanjeev Gupta.

Le milliardaire indo-britannique Sanjeev Gupta à Dunkerque, dans le Nord, le 24 janvier 2019 (AFP - DENIS CHARLET)

Le milliardaire indo-britannique Sanjeev Gupta à Dunkerque, dans le Nord, le 24 janvier 2019 (AFP – DENIS CHARLET)

Son groupe doit désormais des milliards de dollars à Greensill, et cherche désespérément de nouveaux fonds, notamment pour éviter des fermetures d’usines chez son bras sidérurgique Liberty Steel.

Sanjeev Gupta a notamment lancé la recherche de repreneurs pour ses sites français Ascoval et Hayange, a-t-on appris samedi auprès de l’entreprise.

Une source proche du dossier a par ailleurs confirmé à l’AFP vendredi que Liberty Steel au Royaume-Uni était sur le point de conclure un prêt de 200 millions de livres fournis par la société d’investissement White Oak.

Cet argent devrait représenter une bouffée d’air frais pour le groupe de sidérurgie et lui permettre d’éviter pour l’heure la faillite. Le gouvernement avait précédemment refusé de lui prêter des fonds, évoquant le caractère « opaque » de GFG.

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