France World

Renault: les syndicats dénoncent des « départs contraints » déguisés

Les syndicats CGT, CFDT, CFE-CGC et SUD du centre technique de Renault à Lardy (Essonne) ont dénoncé lundi la « pression de plus en plus importante mise sur les salariés pour les pousser au départ » alors que la direction s’était engagée sur un plan de départs volontaires.

« Renault n’assure pas d’avenir professionnel à ses salariés et les invite à aller voir ailleurs », a dénoncé Florent Grimaldi, secrétaire général de la CGT Renault-Lardy.

Avec les autres syndicats, il dénonce « l’externalisation » de 27 salariés, dont 17 du site de Lardy, contraints de quitter Renault pour rejoindre l’un des nombreux sous-traitants travaillant sur le technocentre.

« La direction peut nous envoyer dans une petite boîte sans qu’on ait notre mot à dire. Le message c’est de dire qu’il vaut mieux partir avec la rupture conventionnelle collective (RCC) et une petite prime », a estimé Florent Grimaldi.

Le plan de restructuration de Renault prévoit la suppression de 2.500 postes dans l’ingénierie par le biais de départs en pré-retraite ou une RCC ouverte jusqu’à l’automne prochain.

Or « les volontaires ne se bousculent pas pour partir », a indiqué Florent Grimaldi. En mars, seuls 300 candidats au départ s’étaient manifestés, selon les syndicats.

Le directeur général de Renault Luca de Meo, lors d'une intervention dans l'usine de Palencia, dans le nord de l'Espagne, le 23 mars 2021 (AFP/Archives - Cesar Manso)

Le directeur général de Renault Luca de Meo, lors d’une intervention dans l’usine de Palencia, dans le nord de l’Espagne, le 23 mars 2021 (AFP/Archives – Cesar Manso)

Philippe, l’un des salariés concerné par l’externalisation, vit la situation comme « une trahison, un coup de couteau dans le dos ». Rentré chez Renault à 19 ans et avec 36 ans d’ancienneté, il dit aujourd’hui ne plus savoir où il en est.

« J’ai plus un losange dans le coeur qu’autre chose, j’ai la passion de l’automobile en moi. Mais aujourd’hui je suis complètement démotivé et l’attitude de la direction qui du jour au lendemain nous balance dans l’inconnu, c’est très difficile à vivre », a-t-il raconté.

L’intersyndicale a également dénoncé la suppression de postes de certains collaborateurs, invités à postuler ailleurs dans l’entreprise alors qu’il n’y a pas suffisamment d’offres. « A Lardy on a 158 postes supprimés sur l’année 2020 pour environ 23 postes disponibles à la mobilité », a détaillé Florent Grimaldi.

« On ne vous dit pas que vous êtes à la porte mais le seul chemin qu’on vous montre c’est la RCC », a dénoncé Hélène, une salariée dont le poste a été supprimé.

Une journée de débrayage est prévue le 20 mai sur plusieurs sites en France, dont celui de Lardy. Fin mai 2020, Renault avait annoncé un plan de suppression de 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France.

]

Source

L’article Renault: les syndicats dénoncent des « départs contraints » déguisés est apparu en premier sur zimo news.