Liz Cheney ne tombera pas en silence. La républicaine du Wyoming, attaquée de toute part au sein de son parti pour son obstination à dénoncer le « grand mensonge » véhiculé par Donald Trump selon lequel une fraude massive lui aurait coûté sa réélection, a publié dans le Washington Post, mercredi 5 mai, une tribune virulente contre l’ancien homme d’affaires. Elle y met en garde le Grand Old Party contre une dérive potentiellement dévastatrice.
La fille de l’ancien vice-président de George W. Bush, Dick Cheney, a frappé fort alors qu’elle pourrait être écartée dans les prochains jours de la direction de la minorité républicaine à la Chambre des représentants. En réitérant ses accusations, pourtant dénuées du moindre fondement, Donald Trump fait passer selon elle le « message » selon lequel « [il est] toujours le président légitime », « en sachant que ce type de langage a provoqué les violences du 6 janvier », l’assaut lancé par certains de ses partisans contre le Capitole pour tenter d’enrayer la certification des résultats de la présidentielle du 3 novembre 2020.
« Je suis une conservatrice républicaine, et la plus conservatrice des valeurs conservatrices est le respect de la primauté du droit », assure-t-elle. L’élue rappelle que la victoire de Joe Biden, a été certifiée conformément au droit par les Etats, ainsi que par la justice chaque fois qu’elle a été saisie, contrairement à ce qu’a affirmé une nouvelle fois Donald Trump dans un communiqué publié le même jour.
« Le Parti républicain se trouve à un tournant »
« L’engagement en faveur du transfert pacifique du pouvoir entre rivaux politiques conformément à la loi est au cœur de notre république », poursuit Liz Cheney qui estime qu’y déroger revient à rompre avec un « miracle américain » sous l’effet de l’adhésion à un « culte dangereux et antidémocratique de la personnalité de Trump ».
« Le Parti républicain se trouve à un tournant, et les républicains doivent décider si nous allons choisir la vérité et la fidélité à la Constitution », écrit-elle, ou bien « abandonner l’Etat de droit et nous joindre à la croisade de Trump pour saper les fondements de notre démocratie et inverser le résultat juridique des dernières élections ».
L’élue du Wyoming avait compté parmi les dix élus républicains qui avaient voté en janvier à la Chambre en faveur de la mise en accusation de Donald Trump pour son rôle dans l’attaque du Capitole. Ils avaient été suivis en février par sept autres conservateurs au Sénat qui l’avaient jugé coupable d’incitation à l’insurrection. Dans un premier temps, Liz Cheney avait été soutenue par le chef de la minorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy, lui-même initialement très sévère à propos du comportement de Donald Trump le 6 janvier. Ce dernier avait tardé de longues heures avant de lancer un appel aux émeutiers pour qu’ils quittent le Capitole, tout en les couvrant d’éloges. Mais Kevin McCarthy épargne désormais de ses critiques l’ancien président, pour les concentrer au contraire contre sa numéro trois.
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