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Élections régionales à Madrid : la droite à la reconquête du pouvoir

Largement favorite dans la capitale espagnole, bastion qu’elle dirige depuis plus de 25 ans, la droite veut croire que ce scrutin régional, qui se tient mardi, marquera le début d’un retour aux affaires au niveau national.

C’est une élection de portée nationale qui se prépare dans la région la plus riche d’Espagne. Cinq millions d’électeurs sont appelés, mardi 4 mai, à élire l’Assemblée de la région de Madrid, un scrutin que la droite espagnole, largement favorite dans un fief qu’elle dirige depuis plus d’un quart-de-siècle, voit comme une étape décisive dans sa reconquête du pouvoir.

À en croire les sondages, le Parti socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez, vainqueur du précédent scrutin régional en mai 2019 mais qui avait échoué à réunir la majorité absolue, pourrait subir un net recul et enregistrer son pire résultat dans la région, la plus importante politiquement.

Il s’agira de la première élection à Madrid depuis le début, en mars 2020, de la crise du Covid-19, qui avait frappé de plein fouet la capitale de l’Espagne, l’un des pays les plus endeuillés d’Europe.

Avec quelque 15 000 décès sur un total de 78 000 pour toute l’Espagne, près de 700 000 cas sur un total de 3,5 millions et environ 45 % des lits en unités de soins intensifs occupés par des malades du Covid, Madrid présente le pire bilan des 17 régions du pays.

La santé relevant en Espagne de la compétence exclusive des régions, la gauche a d’abord voulu faire de cette situation l’axe de sa campagne contre la présidente de droite sortante de la région, Isabel Díaz Ayuso, 42 ans.

Malgré les pressions du gouvernement, Isabel Díaz Ayuso, tenante d’une ligne dure face au pouvoir, a, en effet, toujours refusé d’imposer des restrictions trop strictes contre la pandémie afin de protéger les entreprises, notamment les bars, les restaurants et les salles de spectacle, qui sont restés ouverts.

Coalition avec l’extrême droite

Mais elle a ignoré ces critiques et a contre-attaqué sur le thème de « la liberté », celle d’aller boire un verre, d’aller au restaurant ou encore d’aller au théâtre.

L’argument semble avoir porté, puisque les sondages attribuent à la liste du Parti populaire (PP, droite conservatrice) de Isabel Díaz Ayuso quelque 40 % des voix, contre à peine plus de 22 % il y a deux ans, et pratiquement deux fois plus de sièges qu’en 2019.

Pas suffisamment pour gouverner seule, mais assez pour former une coalition s’il le faut avec Vox, un parti d’extrême droite. Gouverner avec l’extrême droite ne serait pas « la fin du monde », a-t-elle dit. 

Les socialistes ont brandi cet épouvantail et de sa possible entrée au gouvernement de la région, mais en vain, à en croire les sondages.

Car selon les tendances, le Parti socialiste tomberait à environ 20 %, contre plus de 27 % en 2019, et pourrait perdre une dizaine de sièges.

La seule chance de la gauche réside, d’après les analystes, dans une mobilisation massive de dernière heure.

« De la Puerta del Sol (siège du gouvernement régional) au palais de la Moncloa (siège du Premier ministre) ! », a lancé dimanche soir le leader national du PP, Pablo Casado, lors du dernier meeting de la campagne de son parti, confirmant que ce scrutin régional était, à ses yeux, une étape sur le chemin du retour au pouvoir.

Gouvernement fragilisé

Le PP a perdu le pouvoir en 2018 à la suite d’une affaire de corruption et les prochaines élections générales en Espagne sont prévues en 2023.

Même si une défaite dans ce scrutin régional ne remettrait pas en cause son maintien au pouvoir, Pedro Sánchez, qui a été en première ligne durant la campagne, risque d’en sortir fragilisé, surtout s’il s’agit d’une déroute.

D’autant que le partenaire des socialistes au sein de la coalition minoritaire qui gouverne l’Espagne, le parti de gauche radicale Podemos, est lui aussi en difficultés, bien que son leader, Pablo Iglesias, ait quitté le gouvernement pour faire campagne à Madrid.

Les bureaux de vote, qui ouvriront à 9 h locales (7 h GMT), fermeront à 20 h (18 h GMT). Les 5,1 millions d’électeurs doivent élire 136 députés.

Des mesures sanitaires strictes ont été mises en place pour protéger électeurs et assesseurs contre le coronavirus.

Les autorités ont demandé aux personnes atteintes du Covid-19 ou qui pourraient l’être de voter entre 19 h et 20 h, mais il ne s’agit pas d’une obligation.

Avec AFP

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